Une troisième intifada se profile : Les territoires palestiniens sous haute tension

Une troisième intifada se profile : Les territoires palestiniens sous haute tension

Plusieurs villes de la Palestine occupée sont en ébullition. Les Palestiniens, las des brimades, des humiliations et du déni de leurs droits les plus fondamentaux, expriment leur rejet du colonialisme sioniste.

Manifestations, succession d’attaques à la voiture bélier et au couteau contre des colons, devenus quasi quotidiens, depuis deux semaines, font craindre un soulèvement généralisé des Palestiniens contre le colonisateur israélien. Le gouvernement de Benyamin Netanyahu est sur le qui-vive depuis une semaine, en enchaînant les réunions et les mesures de sécurité dans l’espoir de contenir la contestation.

Un Palestinien de 22 ans a été tué mardi par des soldats israéliens non loin d’une colonie en Cisjordanie occupée, lors d’affrontements qui font de plus en plus redouter un retour aux grands soulèvements palestiniens.

Cela porte à au moins 17 Palestiniens qui ont été tués en Cisjordanie dans des heurts avec les soldats israéliens depuis juin dernier, selon un décompte de l’AFP. L’ampleur de ces tueries fait passer au second degré l’information sur l’arrestation d’un garde-frontière israélien soupçonné d’avoir tué par balles un jeune Palestinien en mai dernier lors d’une manifestation en Cisjordanie occupée. De même pour celle d’un Palestinien qui avait tué, lundi, une Israélienne de 25 ans et blessé deux autres colons à coups de couteau à un arrêt de bus. Idem pour l’autre Palestinien âgé de 17 ans ayant mortellement poignardé un soldat israélien à Tel-Aviv. Depuis fin octobre, deux attaques perpétrées à la voiture bélier par des Palestiniens avaient déjà fait quatre morts, en plus des deux auteurs, à Jérusalem.

Au lendemain de deux nouveaux attentats meurtriers qui inspirent aux Israéliens un sentiment d’insécurité grandissant, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réaffirmé sa fermeté en soirée dans une brève allocution télévisée. S’exprimant après une réunion du cabinet de sécurité, il a souligné avoir décidé de “renforcer les mesures de sécurité dans tout le pays, de détruire les maisons des terroristes, de pratiquer une politique sévère contre les lanceurs de pierres (…) et de faire payer des amendes aux parents de mineurs” impliqués. Il a également dénoncé “l’irresponsabilité” du président palestinien Mahmoud Abbas qui “au lieu de calmer les esprits ne fait qu’inciter à plus de violences”. Dans ce cadre, l’armée israélienne a déployé des renforts, la police a été également placée en “état d’alerte avancé”.

Sans que l’alerte atteigne le niveau maximal 4, revenant à un état de guerre, “des milliers de policiers, d’officiers et de volontaires et des renforts sont déployés sur l’ensemble du pays”, a indiqué une porte-parole. D’autre part, une mosquée en Cisjordanie occupée dans le village d’Al-Mougheir, situé à proximité de la colonie israélienne de Shilo et d’une route réservée à l’usage des colons, a été la cible d’un incendie criminel imputé à des colons israéliens, dans la nuit de mardi à mercredi, selon des responsables de la sécurité palestiniens. Prise par un sentiment d’insécurité, la presse israélienne reste partagée sur la description de la situation, selon certains titres, similaire à celle de la seconde intifada.

L’inquiétude a gagné les Palestiniens, également soucieux du statut de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l’islam. Ils s’alarment de l’éventualité que le Premier ministre israélien, avec la perspective d’élections anticipées en 2015, ne cède à la pression des juifs ultras qui réclament le droit de prier sur l’esplanade, même si Netanyahu répète n’avoir aucune intention de le faire. Les regards se portent sur Amman, ce faisant, où le chef de la diplomatie américaine John Kerry était attendu hier, pour évoquer avec le roi Abdallah II, dont le pays est le gardien de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, la situation en Palestine.

Amar R.