Quatre millions de consultations ont été enregistrées par les services des urgences de l’ensemble des établissements hospitaliers de la wilaya d’Alger en 2018, ce qui correspond à la population d’Alger ! Un chiffre effarant si l’on compare aux autres pays notamment aux revenus intermédiaires. Pour comparaison, l’Organisation mondiale de la santé enregistre en général entre 10 et 20% de la population qui est accueillie pour des consultations en urgence.
Nedjma Merabet – Alger (Le Soir) – C’est ce que nous avons appris lors de la rencontre organisée hier au niveau de l’Institut national de la santé publique, destinée à faire le bilan des journées d’études sur la prise en charge des urgences médico-chirurgicales.
La raison principale qu’évoque le professeur Zidouni est celle de la mauvaise organisation et répartition des services. Ce sont les CHU qui héritent de tous les patients, tandis que les EPSP ou les EPH sont boudés par les citoyens.
Le professeur Zidouni explique cette désorganisation par le fait que, traditionnellement, l’hôpital était le réceptacle de toutes les maladies et souffrances. Ceci avant le concept de structures ambulatoires et leur séparation des hôpitaux. Ces structures pouvant accueillir un grand nombre de malades et une diversité de cas qui pourraient éviter les consultations en CHU car ces derniers doivent en priorité s’occuper des soins spécialisés et des cas complexes. A ce propos, les intervenants, dont le professeur Zidouni ou M. Rahal, directeur de l’Institut national de la santé publique, invitent la presse à travailler pour la sensibilisation de la population à ces questions.
En effet, il arrive souvent que des patients aillent consulter un médecin à l’hôpital en fin de journée, au lieu d’aller vers les structures ambulatoires en question.
La conséquence est une surcharge de travail qui amoindrit les capacités des CHU et une disponibilité qui n’est pas utilisée dans les structures périphériques. Pour ce faire, il sera mis en place, entre autres, des systèmes de formation continue, visant les médecins généralistes, qui pourront devenir spécialistes en soins d’urgence.
La recrudescence des maladies métaboliques, des pathologies cardiovasculaires et la multiplicité des accidents routiers font de cette formation continue un impératif pour l’efficacité de la prise en charge des malades urgents. Des centres de tri (des divers cas) seront également mis en place dans les CHU, afin de diriger les malades au bon endroit.
D’autres mécanismes seront également prévus en termes de matériel médical, de personnel, mais aussi de communication.
N. M.