«Je félicite mon équipe pour sa belle prestation. C’est très rassurant à quelques jours du Mondial. En disputant ce dernier match amical, j’estime que nous avons réalisé notre objectif, à savoir apporter les dernières retouches.»
Le propos n’est pas de Rabah Saadane dont le onze n’a guère rassuré au terme du match amical disputé dans l’après-midi d’hier face à une très modeste sélection émiratie. Le propos est de Matjaz Kek, le sélectionneur de la Slovénie, premier adversaire de l’Algérie en Afrique du Sud, qui a mené son onze à une victoire éclatante contre la Nouvelle-Zélande (3-1).
Appuyée par des milliers de supporters qui ont envahi la paisible ville de Nuremberg, les Verts n’ont pas donné des signes rassurants à quelques jours du coup d’envoi de la plus grande messe footballistique à Johannesburg. La réhabilitation du 3-5-2 n’a pas généré une amélioration du jeu des Verts où la cohésion faisait cruellement défaut ; la relance s’effectuait dans le désordre ; Ziani jouait loin derrière les attaquants, avec lesquels il trouvait d’énormes difficultés pour combiner une manœuvre collective ; les attaquants de pointe refusaient de marquer des buts.
Tout cela devant un adversaire aux dispositions techniques et physiques très limitées. Peu de choses, sinon rien, n’a changé comparativement à la dernière sortie contre les Irlandais. Les points positifs de la production d’hier se résument à des gestes plutôt individuels, à l’image de la dépense d’énergie de Karim Ziani, qui semblait reprendre sa verve et sa forme physique, mais dont les initiatives ne se conjuguent pas au collectif.
A l’image aussi du très prometteur Ryad Boudebouz dont les centres ne trouvaient pas preneurs, ni finisseurs. Algérie-EAU aura ainsi révélé que la composante de Rabah Saadane ne peut pas faire la différence sur des contre-attaques même quand l’adversaire n’est pas un mondialiste. Cela n’a pas empêché les Verts d’évoluer sur les nerfs : contestations inutiles de Ziani, agression -loin de l’action- de Ghezzal contre un défenseur émirati sous les yeux de l’arbitre assistant. Les satisfactions ne sont pas nombreuses.
Même s’il faut relativiser compte tenu du niveau de l’adversaire, on peut souligner la prestation acceptable de la défense des Verts, qui a pu surmonter un début de match difficile comme l’atteste le positionnement aléatoire entre Halliche et Antar. L’arrière-garde des Verts a vite repris ses repères pour se montrer plus rassurante pour la suite de la partie. La seconde satisfaction réside visiblement dans la capacité de préserver la balle aussi bien dans son camp que dans le camp adverse.
Il semble à ce niveau que «l’association» Lacen-Mansouri a livré ses limites. Ce dispositif empêche incontestablement les Verts de prendre les rênes du jeu même quand l’adversaire n’a pas d’atout à faire valoir. Cette situation oblige ainsi Ziani, l’animateur du jeu des Verts, à revenir trop en arrière et à jouer très loin des deux attaquants, Ghezzal et Djebbour.
Tardifs dans une joute amicale, les changements de Saadane n’apporteront pas l’efficacité attendue, même avec un onze émirati réduit à constater les chevauchées de Boudebouz et les centres de Belhadj. Une victoire sur le score d’un but à zéro peut signifier une satisfaction morale pour une sélection qui n’a pas inscrit le moindre but depuis la CAN. Mais la prestation des Verts n’augure pas une participation à la mesure du potentiel dont recèle la sélection qui prendra aujourd’hui le chemin de l’Afrique du Sud.
Par Amirouche Yazid