El Bayadh est une wilaya située à l’ouest du pays, elle a été anciennement sous le nom de Géryville pendant la colonisation française . Elle est également la commune de la wilaya d’El Bayadh, dont elle est le chef-lieu, elle est située à 370 km au sud-est de la wilaya d’Oran, à 520 km au sud-ouest d’Alger et à 500 km au nord-est de Béchar. Sa région est riche en sites préhistoriques sur lesquels existent de nombreuses gravures rupestres. Les figurations y sont essentiellement animalières (bubales, panthères, antilopes) mais plusieurs représentations humaines y sont associées. Appartenant à plusieurs périodes et manifestant plusieurs styles, elles ont été recensées et étudiées par de nombreux préhistoriens depuis la fin du XIXe siècle, notamment par Henri Lhote. C’est une ville singulière et haute en altitude, parmi les plus hautes, elle culmine à 1376 mètres. Elle a été d’abord un poste militaire fondé en 1852, sur ordre du Général Pélissier, avec la construction d’un fort, par le lieutenant du Génie, futur Général Segretain. La première pierre fut posée le 25 novembre 1852 et le poste a failli s’appeler Lignyville du nom du Lieutenant-colonel Deligny, directeur des Affaires Arabes de la région. En décembre 1853, alors que les travaux étaient fort avancés et le lendemain de la prise de Laghouat, le Général Pélissier dans une lettre au lieutenant Segretain, ordonnait » Je décide que le poste que vous construisez s’appellera Géryville, et la Tour détachée se nommera Deligny. » Et c’est ainsi qu’est né Géryville, du nom du Colonel Géry, qui avait fait une incursion avec une petite colonne en 1843 à El-Bayadh, point d’eau avec quelques ruines de ce qui fut un Ksar. C’était le point le plus méridional qu’on eut atteint. Après avoir été Poste, Annexe, Commune Mixte, Commune et sous-préfecture en 1962. El Bayadh est l’un des grands espaces du pays, sa commune avec ses 50 000 km2 était plus vaste que la Belgique et le Luxembourg réunis (32 000 km2). Elle s’étendait du Chott Ech Chergui à l’Erg occidental avec seulement une population rurale de 46 000 nomades d’origine arabe, 7 000 ksouriens berbères et de 7 500 à 10 000 à Géryville centre dont un grand nombre de militaires. L’alfa des hauts plateaux a fait la prospérité de la cité entre les deux guerres. En effet, elle en fit le centre alfatier le plus important d’Afrique du Nord. Arrachée avec méthode, cette plante bien singulière, parce qu’unique, donnait un papier de qualité de renommée mondiale, fabriqué, hélas en Angleterre. L’importance de cette ressource alfatière a fait qu’un exploitant local a eu maille à partir avec un certain Blachette et un certain Borgeaud, bien connus de la finance dans l’Algérois. Ils voulaient en avoir le monopole. Le producteur finit par avoir gain de cause, après un long procès, c’était avant-guerre. Ses écoles communales de filles et de garçons ont vu le jour bien avant le siècle. Le premier directeur, a eu son fils, enseignant comme lui, tué au champ d’honneur en 1916. Son portrait existait encore en 1962, accroché au mur au-dessus de la chaire du maître dans ce qui fut sa dernière salle de classe.
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