Une vingtaine de civils touareg tués dans une attaque terroriste: Le Mali en quête d’unité sacrée

Une vingtaine de civils touareg tués dans une attaque terroriste: Le Mali en quête d’unité sacrée

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Il faut se rappeler que le 25 septembre dernier, une autre attaque du même genre avait entraîné la mort de 27 personnes, dans des circonstances similaires, à l’ouest de la ville de Menaka.

Alors que le pays vient de connaître une élection présidentielle sans encombres, voilà que les groupes terroristes repartent à l’assaut avec une facilité déconcertante, si l’on considère la mobilisation et le déploiement des forces internationales et nationales opérés dans le cadre du G5 Sahel et de la force d’intervention française Barkhane. Samedi dernier, une vingtaine de civils touareg ont été tués par des assaillants armés dans le nord-est du Mali, non loin de la frontière nigérienne. Un bilan provisoire communiqué par un groupe de combattants touareg, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA, issu de l’ex-rébellion) qui en a fait état dans un communiqué indiquant que l’attaque avait eu lieu dans le village d’Amalaoulaou et coûté la vie à 25 civils tandis que plusieurs autres ont été plus ou moins grièvement blessés.

Selon le groupe mentionné, les terroristes ont débarqué dans la localité avec des motos, puis ils ont mitraillé tout le monde sans discernement, leurs visages étant soigneusement cachés derrière leur turban. Une opération que les autorités maliennes considèrent comme soigneusement préparée et exécutée avec un timing étudié. Les mêmes sources ajoutent que les victimes de cette attaque terroriste appartiennent toutes à une seule et même tribu et que leur enterrement a déjà été fait par leurs propres familles. D’aucuns ont avancé l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’un règlement de comptes entre tribus, mais en l’absence d’éléments étayant cette thèse, les autorités considèrent que c’est bien un acte terroriste commis par des éléments sévissant dans la bande frontalière du Niger.

Il faut se rappeler que le 25 septembre dernier, une autre attaque du même genre avait entraîné la mort de 27 personnes, dans des circonstances similaires, à l’ouest de la ville de Menaka, pour laquelle on avait argué d’affrontements entre membres d’une même communauté targuie. Depuis le début de l’année, des combats sporadiques opposent dans le nord du Mali des groupes terroristes aux membres des communautés peule et touarègue, les premiers étant actionnés par Daesh qui tente de contrer les efforts des formations d’autodéfense touarègues, le MSA et Imghad et alliés (Gatia, proche du gouvernement malien).

D’ailleurs, jeudi dernier, le Gatia a diffusé un communiqué dans lequel il manifeste une vive inquiétude au sujet de «la croissance inexorable du nombre de massacres de masse et des assassinats ciblés non justifiés et non revendiqués», déplorant au passage les «insuffisances des forces publiques nationales et internationales» et appelant l’ensemble des groupes armés, proches de Bamako ou appartenant à l’ex-rébellion (CMA) à une action commune de protection des populations et de leurs biens».Depuis mars 2012, la situation a considérablement évolué, mettant à mal la présence des factions terroristes dont celle de Daesh.

En outre, la signature de l’accord d’Alger entre le gouvernement malien et la rébellion touarègue en 2015 a ouvert la voie à un nouveau chapitre qui doit permettre au pays de sceller la réconciliation générale et de retrouver la paix, synonyme de conjugaison des efforts entre toutes les parties afin de mener une lutte sans merci contre les groupes terroristes dont l’objectif évident est de saborder ce processus.