Les enseignants de l’université Alger 3 tiendront un sit-in le 16 octobre devant le siège du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en solidarité avec leur confrère, Benguia Mokhtar, professeurs à la faculté de sciences économiques, licencié le 5 octobre dernier sans motif précis, a appris le HuffPost Algérie auprès de cet enseignant.
« Ce mouvement de protestation vient exprimer un ras-le-bol des injustices que subissent les enseignants en Algérie. Après l’agression commise contre les membres du conseil national des enseignants du supérieur dont j’ai été également victime, je me retrouve aujourd’hui privé de cours et pour cause, une faute professionnelle, sans pour autant savoir laquelle » s’inquiète Benguia Mokhtar.
Benguia Mokhtar est enseignant d’économie à la faculté des sciences économiques à Kharouba. Il est également membre du CNES et chargé de communication au niveau de cette même université.
Il confie que jusqu’à la fin des cours de l’année universitaire en juillet tout fonctionnait normalement. Il a fait passer les examens à ses étudiants, signé les délibérations et son PV de sortie, sans qu’il y ait le moindre incident.
À la reprise des cours, le 3 septembre dernier, au moment de signer le PV de reprise, il apprend qu’une décision de suspension conservatoire a été prise contre lui. Après interrogations, il est dirigé vers le secrétaire Général de l’université Alger 3 pour comprendre l’origine de cette décision.
« En me rendant à l’université je demande à voir le rapport relatif à cette décision de suspension au niveau de l’administration, sans surprise on refuse de me le montrer et on m’informe que la commission paritaire de l’université allait se réunir pour trancher, alors que je ne savais toujours pas ce qu’on me reprochait », explique-t-il.
Ne se sentant pas en mesure d’assister à cette commission, pour des raisons médicales, il demande son report, en adressant un certificat médical à l’administration. Celle-ci n’ayant pas pris en considération cette demande, la commission paritaire s’est quand même tenue et a décidé de mettre fin aux fonctions de l’enseignant Benguia Mokhtar.
« Il faut savoir que la commission paritaire est constituée de quatre professeurs et quatre autres fonctionnaires de l’université. Si un membre est absent, celle-ci ne peut se tenir. Après que la sentence soit tombée, j’ai appris que deux membres étaient absents, pourtant ils ont quand même voté pour mon licenciement », précise-t-il.
Il affirme que la décision de son renvoi a été prise avant la réunion de la commission, puisqu’il n’a pas touché son salaire comme les autres enseignants. Il accuse ouvertement le recteur de l’université Rabah Cheriet, d’être derrière cette décision .
Benguia Mokhtar a saisi le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour dénoncer cette injustice. Désemparé, il souhaite connaitre les raisons de son licenciement qu’il considère injustifié et injuste.