Université Badji-Mokhtar à Annaba, Les étudiants en grève illimitée

Université Badji-Mokhtar à Annaba, Les étudiants en grève illimitée

Rien ne va plus à l’université

Les grévistes se disent décidés à aller jusqu’au bout, faute de quoi, la radicalisation de l’action serait inévitable.

Dénonçant les conditions précaires de leur vie estudiantine, les résidents de la cité 19-Mai 1956 de Sidi Amar, ont scandé l’indifférence des responsables du secteur, quant aux moults réclamations, pour la prise en charge de leurs doléances, relatives à l’amélioration de leurs conditions de vie au sein de la cité universitaire.

Las de se trouver dans un milieu hostile, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan environnemental, les résidents de cette cité universitaire ont décidé hier d’engager une grève illimitée.

Munis d’une plate-forme de revendications, les grévistes ont fermé la porte principale de la cité, interdisant du coup aux personnels d’accéder à leurs postes de travail.

Des banderoles portant la légitimité de leur mouvement ont été placées sur tous les espaces, en guise de protestation. Les étudiants grévistes se disent déterminés à poursuivre leur action jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.

Ces dernières portent notamment sur le renforcement du dispositif de sécurité, totalement défaillant. Selon des grévistes apostrophés sur place, l’insécurité est la maîtresse des lieux «des individus extra-universitaires s’introduisent dans l’enceinte de la cité et ressortent dans une impunité qui ne dit pas son nom», ont déclaré nos interlocuteurs.

«Les intrus sont une véritable menace pour les filles, notamment. D’ailleurs, il faut rappeler qu’elles ont été sujettes à maintes reprises à des agressions à l’arme blanche», devaient ajouter des étudiantes en furie. En effet, le tout dernier cas remonte à la semaine dernière où une étudiante avait fait l’objet d’une agression par un voyou, au centre de la cité universitaire.

«Ces délinquants habitant les zones périphériques du campus, sont pour la plupart des connaissances de quelques agents de sécurité, certains on les voit discuter avec eux, devant le portail», ont révélé des résidentes de la cité du 19-Mai 1956. Outre le problème de l’insécurité, les protestataires ont soulevé le problème du cadre de vie au sein du campus et la dégradation de son environnement.

«Nous vivons dans des taudis, les eaux de pluie nous inondent, pas de chauffage, encore moins d’eau chaude, on se croirait à la prison de Guantanamo, où les détenus n’ont droit à rien», ont déclaré des grévistes révoltès. Mettant en exergue certains principes de respect, les interlocuteurs ont dénoncé l’indifférence, voire même le manque de respect à l’égard de la religion. Nous faisons notre prière dans des lieux des plus déplorables, tout est sale dans le Mousalla», ont indiqué les interlocuteurs.

Dans le prolongement de la plate-forme de revendications présentée par les étudiants, figure un point estimé par les contestataires aussi important, voire primordiale que les autres, c’est la préservation du droit de résidanat à tous les porteurs d’attestation d’inscription. «Si l’étudiant a un ou deux modules en retard, c’est son droit le plus absolu d’ouvrir droit au résidanat», ont souligné les étudiants.

Ces derniers n’ont pas omis de soulever plusieurs autres problèmes l’absence d’Internet, un outil incontournable pour leurs travaux de recherches, la réhabilitation de la cité I et J, l’ouverture de la bibliothèque de la cité, la dotation du club de moyens minimums de distractions et l’amélioration des conditions catastrophiques de restauration sont, entre autres les points portés sur la plate-forme de revendications et qui font que les grévistes se disent décidés à aller jusqu’au bout, faute de quoi la radicalisation de l’action serait inévitable.