Le bras de fer entre le recteur et les enseignants de l’université de Béjaïa reprend de plus belle.
L’affirmation selon laquelle cette création a eu l’aval de tout le monde vient d’être rejetée par les enseignants qui ont saisi le ministère de tutelle.
«A notre grande surprise,malgré nos griefs argumentés et la lettre adressée à monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en date du 17 juillet 2017,par les responsables des différents organes scientifiques de notre faculté CSD,CSF….,il nous a été donné de constater le silence du ministre à ce jour, les déclarations mensongères de monsieur le recteur et le maintien de ces deux offres de code L05 dans les prospectus des préinscriptions des nouveaux bacheliers», indique le collectif des enseignants de la faculté des sciences exactes dans une lettre adressée directement au Premier ministre Abdelmajid Tebboune dans le but de trouver un dénouement.
Dans cette lettre, le collectif retrace en détails la source des inquiétudes du département, l’origine du conflit avec le recteur et les raisons qui l’ont poussé à rejeter l’offre de formation en informatique et de recrutement national, circulaire ministérielle N° 01 du 06 juin 2017 intitulée Système informatique et réseau et sécurité, domiciliée au département informatique. Selon le collectif des enseignants, les différentes instances de la faculté des sciences exactes CSD et CSF n’ont jamais examiné ou validé ces offres de formation, de plus les enseignants affirment qu’ils «n’ont jamais été associés sur le sujet ni de près ni de loin». Les enseignants tiennent à rappeler que «le dossier doit avoir l’accord de tous les organes scientifiques de l’université CSD,CSF, et CSU et expertisé par le Comité pédagogique national du domaine Cpnd et par la conférence régionale universitaire du centre Cruc avant d’être validé par la tutelle».
Ce qui n’est pas le cas dans cette affaire, déplorent-ils.Le collectif des enseignants affirme dans la lettre qu’ils (les enseignants) ont refusé les formations pour de multiples raisons, à savoir le manque de moyens et les spécialités qui ne présentent pas une nouveauté. «Les moyens humains nécessaires pour la prise en charge pédagogique de ces formations ne sont pas suffisants. Le département ne compte actuellement que 62 enseignants permanents dont 70% relèvent du domaine informatique pour un effectif dépassant les 1400 étudiants.
Les offres de formation pour la licence et master sont au nombre de cinq, à savoir le système informatique, l’administration et sécurité des réseaux, le génie logiciel, les réseaux et systèmes distribués et l’intelligence artificielle. Plus de 50% de la charge globale du département est assurée par des vacations et des heures supplémentaires. Quant à l’encadrement des projets de fin de cycle, les enseignants se retrouvent chacun avec cinq binômes d’encadrement en moyenne» confirment les enseignants.Le collectif des enseignants appelle le recteur à apporter la preuve de ses dires à travers les procès -verbaux des différents organes pédagogiques et scientifiques de la faculté.