Un éternel déficit en places pédagogiques entrave sérieusement, depuis plusieurs années, la rentrée malgré les efforts considérables consentis par les responsables afin de pallier ce manque.
L’université de Tizi Ouzou s’apprête à accueillir quelque 11 000 nouveaux étudiants pour l’année prochaine. Ce sont les chiffres donnés par le recteur sur les ondes de la radio locale. Sur un chiffre total de 12 200 nouveaux bacheliers issus des établissements de la wilaya, l’université Mouloud Mammeri recevra, dans ses diverses filières, presque la totalité. Seulement, voilà, les assurances du responsable ne peuvent pas dissiper le malaise qui se fera ressentir inéluctablement lors de la prochaine année universitaire. Un éternel déficit en places pédagogiques entrave sérieusement, depuis plusieurs années, la rentrée malgré les efforts considérables consentis par les responsables afin de pallier ce manque.
En effet, l’année dernière, la rentrée a été sévèrement compromise à cause de ce problème. Les infrastructures universitaires de Tizi Ouzou ne pouvaient pas accueillir le nombre d’étudiants affectés. Il manquait en fait quelque 3000 places. Ce qui veut dire dans les faits que 3000 étudiants n’ont pas leurs places à l’université. Une réalité qui risque de se reproduire cette année avec plus d’acuité car les chiffres avancés par le responsable de l’université font état de seulement 900 places disponibles en septembre et 900 autres qui seront dégagées le mois d’octobre. Au total, ce sera donc un total d’un peu moins de 2000 places pédagogiques qui seront disponibles.
S’appuyant sur ces chiffres justement, il devient évident que la saturation va continuer de bloquer la bonne marche du cursus universitaire des étudiants.
Si l’on admet que l’année écoulée, les 3000 places pédagogiques manquantes ont été comblées au milieu de l’année, il n’en demeure pas moins qu’un simple calcul mental renseigne sur la difficulté récurrente de contenir le nombre d’étudiants qui rentrent chaque année. Sachant en effet que les 11 000 étudiants de l’année écoulée sont encore à l’université pour au moins quatre années et que le nombre d’étudiants qui sortent chaque année avec des diplômes ne dépasse jamais quelques milliers, il devient évident que les rangs grossissent terriblement chaque rentrée.
En fait, la vraie question où résident les vraies réponses à mettre en place face à ce problème reste celle du nombre de sortants qui laissent leurs places aux nouveaux bacheliers. Car, selon toute vraisemblance, accueillir des dizaines de milliers d’étudiants alors que les sortants se comptent par centaines est le vrai dilemme.
Par ailleurs, il convient de rappeler qu’après une terrible gymnastique à même de contenir le grossissement des rangs des étudiants par la construction d’autres blocs pédagogiques et autres cités, d’autres problèmes se posent au sujet du cursus ainsi que les conditions d’hébergement.
Une insécurité affligeante règne dans les cités et campus. Des étudiants ont été assassinés devant les portails et aussi à l’intérieur des cités par des extras qui s’y pavanent impunément.
Enfin, notons que l’université de Tizi Ouzou malgré les problèmes qu’elle endure forme des spécialistes compétents dans tous le domaines, de la médecine jusqu’à l’informatique, en passant par la littérature et la technologie. Des spécialistes qui finissent toujours sous d’autres cieux à faire le bonheur des autres. Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres?