Le tribunal administratif d’Es-Seddikia devra trancher, aujourd’hui, sur la requête du maintien des résultats du concours de résidanat d’Oran 2015, introduite par les avocats des 493 lauréats. Le délibéré du tribunal administratif qui devait être prononcé, le 22 novembre en cours, avait été reporté au 29 du même mois, suite à une demande pour «complément de dossier», introduite par l’avocat de la faculté de médecine.
Entre temps, la semaine a été mouvementée avec le limogeage du doyen de la faculté de médecine d’Oran et de son staff administratif, l’écartement de cette faculté de l’organisation de la prochaine session prévue, début décembre, un sit-in régional des médecins internes, externes et résidents, de trois wilayas de l’Ouest (Oran, Sidi Bel-Abbès et Tlemcen) et une marche des lauréats vers le rectorat de l’Université d’Oran, pour exiger le départ du recteur. L’escalade du mouvement de contestation des lauréats, qui ont été soutenus par le comité des médecins résidents d’Oran, le Conseil national de l’Ordre des médecins algériens, le Conseil régional de l’Ordre des médecins d’Oran et les professeurs et maîtres-assistants des hôpitaux d’Oran, a finalement poussé le rectorat de l’Université d’Oran, à jouer à fond la carte de l’apaisement.
Le 23 novembre au lendemain du report du délibéré du tribunal administratif, le nouveau doyen de la faculté de médecine d’Oran a, dans un geste d’apaisement, publié un communiqué pour calmer les esprits dans l’espoir de réduire le mécontentement parmi les lauréats. Le nouveau doyen a ainsi révélé que des négociations ont été entamées avec les deux ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé pour «pourvoir les services hospitaliers de postes supplémentaires» destinés aux futurs lauréats de la deuxième session du résidanat. Des rumeurs sans fondement ont aussi été relayées par des lauréats sur un gel des inscriptions pour la deuxième session de résidanat et un maintien des résultats de la première session d’octobre. Les 493 pauvres lauréats ont été ainsi victimes de tous les sévices : annulation des résultats, flots de frustrations et de rumeurs, dépressions nerveuses et même une tentative de suicide. Les lauréats mettent, désormais, tous leurs espoirs dans la justice. Dans un nouveau communiqué, ils espèrent que «la vérité triomphera et que la justice tranchera, en faveur du respect du droit commun». «Nous avons réussi, nous avons beaucoup travaillé, passé des nuits blanches, sacrifié les fêtes, les moments de loisirs pour réviser. Nous avons réussi le challenge haut la main, nous avons été spoliés de notre réussite.
C’est désolant, c’est révoltant ! Pourquoi cette injustice ? Ce déni flagrant du droit ? Monsieur le recteur de l’Université d’Oran 1 Ahmed Benbella’ parle «d’un faisceau de présomptions» de fraude et de dysfonctionnements dans l’élaboration des étapes de l’examen. Sur ce constat, il annule un concours national et de ce fait nous prive de notre droit !! C’est un aveu grave de carences de l’institution qui au lieu de se pencher, sérieusement, sur les modalités d’organisation de ce concours, tant au niveau local que national, choisit la facilité et ce, pour des raisons qui restent à déterminer ( ) aucune preuve tangible de fraude n’a été décelée, dans le déroulement des épreuves et cela tout le long du processus : validation des résultats, publication, affichage, diffusion sur Internet… Trois commissions ministérielles sont dépêchées à Oran, les trois ne trouvent pas de preuves matérielles de fraude. Si parmi nous, il y a quelques fraudeurs, ils devront payer individuellement, car aucun texte de loi ne justifie l’annulation des résultats d’un concours de cette envergure, dans de telles conditions. L’annulation des résultats de ce concours est inadmissible, c’est une atteinte flagrante du droit, un arbitraire inacceptable et qui prouve à quel point la déliquescence du système est sévère.
Il faut y remédier, non pas par des décisions spectaculaires, populistes et démagogiques mais par un diagnostic précis de l’état des lieux et une évaluation sans concessions des dispositifs en place», affirment les lauréats. Et de conclure: «Notre destin est, actuellement, entre les mains de la justice, en qui nous faisons totale confiance, nous demeurons persuadés que la vérité triomphera et que la justice tranchera en faveur du respect du droit commun».