Le tribunal correctionnel de Dar El Beïda à Alger a rendu son verdict final ce jeudi 27 mars. Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars.
L’écrivain, poursuivi pour atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué et détention de contenus menaçant la sécurité du pays, a vu la justice algérienne trancher après plusieurs mois de procédure.
Le parquet de Dar El Beïda avait initialement requis une peine de dix ans de prison ferme contre l’écrivain, l’accusant d’atteinte à l’unité nationale et de pratiques de nature à nuire à l’économie nationale. Mais, après l’examen des faits et les plaidoiries, le tribunal a finalement opté pour une peine plus clémente, cinq ans d’emprisonnement.
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Ce jugement marque la fin d’un feuilleton judiciaire qui avait débuté en novembre dernier. Lorsque Boualem Sansal avait été interpellé à son retour de Paris à l’aéroport international Houari Boumédiène. Placé en détention provisoire à la prison de Koléa, il avait été entendu à plusieurs reprises par les juges. Notamment sur des propos tenus lors d’un entretien avec un média étranger à la ligne éditoriale ouvertement hostile à l’Algérie.
Après des réquisitions plus lourdes, Boualem Sansal écope de 5 ans de prison et d’une amende d’un million de dinars
Ce n’est pas la première fois que Boualem Sansal, dont les prises de position ont souvent suscité la controverse, se retrouve au centre d’un débat national. Cependant, cette fois, ses déclarations sont allées bien au-delà d’une simple opinion. En reprenant des thèses remettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie et en alimentant des narratifs étrangers contestés par les historiens, il a franchi une ligne rouge.
Face à ces accusations, l’écrivain s’est défendu en plaidant la liberté d’expression. Il a nié toute intention de porter atteinte à la souveraineté du pays. Affirmant que ses propos avaient été mal interprétés. Toutefois, la justice a estimé que ses déclarations, diffusées à grande échelle, avaient des implications sérieuses sur la stabilité nationale.
Verdict final : Boualem Sansal condamné pour avoir dépassé la ligne rouge
En effet, si cette affaire a été perçue comme un cas d’école sur la défense de l’intégrité nationale en Algérie. En France, certains milieux politiques et intellectuels ont tenté d’en faire une tribune.
Un rassemblement a même eu lieu devant l’Assemblée nationale française. Réunissant plusieurs personnalités, dans une mise en scène qui s’est apparentée à une tentative d’ingérence dans une affaire purement judiciaire.
Le président français Emmanuel Macron, déjà impliqué dans d’autres dossiers sensibles entre Paris et Alger, s’était lui aussi exprimé sur l’affaire en qualifiant les accusations contre Boualem Sansal de « non sérieuses ». Un commentaire perçu en Algérie comme une nouvelle intrusion dans les affaires internes du pays.
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Le verdict rendu aujourd’hui met un terme judiciaire à cette affaire. Bien que certains observateurs évoquent déjà une éventuelle grâce présidentielle dans le cadre des traditionnelles mesures de clémence. Quoi qu’il en soit, cette condamnation réaffirme la position de la justice algérienne face à toute tentative de remise en cause de l’unité nationale.
Boualem Sansal, désormais condamné, devra purger sa peine. Conséquence directe de ses prises de position et de ses actes jugés contraires aux intérêts du pays.