Usage « exclusif » de l’arabe : une note ministérielle relance le débat

Usage « exclusif » de l’arabe : une note ministérielle relance le débat

Qui aurait cru que les derniers propos du président français Emmanuel Macron auraient pu avoir des répercussions au niveau des centres de formation professionnelle en Algérie ? Effet papillon ou bien excès de zèle, on ne le sait pas, mais une chose est sure : On déclare la guerre à tout ce qui n’est pas « Arabe ».

Aujourd’hui, le 21 octobre 2021, dans la soirée, le ministère de la formation et de l’enseignement professionnels a publié un communiqué pour le moins inattendu.

Rédigé uniquement en « langue arabe » uniquement, ce communiqué indique une généralisation un peu forcée de l’usage de la langue arabe dans le secteur de l’enseignement et de la formation professionnels en Algérie.

La langue arabe en maitre absolu ?

En fait, il s’agit d’une note ministérielle signée par le ministre de la formation et de l’enseignement professionnels Merabi Yacine. Cette note est notamment adressée aux cadres de la direction centrale, aux directeurs de la formation et de l’enseignement professionnels, aux directeurs généraux des entreprises de soutien et enfin aux directeurs des instituts de formations et d’enseignement professionnels.

Cette note qui ne va pas manquer de créer polémique, intervient, indique le ministre « en consécration des principes généraux régissant la société algérienne, tel énoncé dans le premier chapitre de la constitution, notamment dans le troisième article qui affirme que l’arabe est la nationale et officielle de l’État ».

Et d’ajouter, « et sur cette base, vous êtes tenus de faire usage de la langue arabe dans le domaine de l’enseignement dispensé au niveau des centres de formation du secteur et dans toutes les correspondances émises par vos services à compter de cette date ».

Le ministre, pour conclure, indique qu’il « attache une importance particulière à la stricte application du contenu de cette instruction ».

En outre, cette note qui témoigne du dévouement du ministère pour « la langue nationale et officielle », a omis que Tamazight est, elle aussi, considérée comme telle, et que son statut est garanti par la même constitution. Pour rappel la nationalisation et l’officialisation du berbère est le fruit d’un long et sanglant combat.