M. Zeggai
L’USM Alger a vécu une saison compliquée durant cet exercice sur tous les plans. Parcours chaotique, résultats ne répondant guère aux aspirations du club, mauvaise gestion de l’effectif durant l’intersaison, instabilité du staff technique, incompatibilité d’humeur entre certains joueurs, indiscipline flagrante de certains joueurs. Ali Haddad, visé actuellement par une enquête judiciaire, destitué de son poste de président de la SSPA/USMA, et remplacé par Boualem Chendri, nouveau président du Conseil d’administration, l’USMA a failli passer à côté en raison de toutes ces difficultés. Mais, les « Rouge et noir » ont de la chance de pouvoir compter sur l’un des meilleurs publics d’Algérie et même du continent. Après avoir raté la coupe d’Afrique, la coupe Arabe et la coupe d’Algérie, les inconditionnels de l’USMA ne se sont pas découragés, ne renonçant jamais à soutenir leur équipe. Aujourd’hui, leurs efforts ont été récompensés, et l’USMA est allée à Constantine rééditer l’exploit de 1996, en remportant son huitième sacre national.
Pourtant, les Usmistes se sont mis dans une situation embarrassante après le nul concédé face au MCO qui a gâché la fête à son public. Mais il était dit que l’USMA sera sacrée à Constantine, parvenant à enrichir un palmarès ayant débuté un certain 16 juin 1963, lorsque l’USMA, alors entraîné par Bentifour, a eu l’honneur de remporter le premier championnat sous l’égide de la fédération algérienne de football, à la suite de l’indépendance de l’Algérie. En un mot, l’USMA l’a échappé belle après avoir commis l’erreur de ne pas conserver sa philosophie de club formateur. La preuve, même cette consécration ne semble pas suffire à Abdelhakim Serrar, le directeur général du club, à poursuivre l’aventure. Au contraire, il a déjà annoncé sa démission juste après la victoire de son équipe chez le CS Constantine. «La saison a été éprouvante sur tous les plans et j’ai assumé mes responsabilités jusqu’au bout. A présent, il est temps pour moi de me retirer, et j’annonce officiellement je ne serai pas le DG de l’USMA l’an prochain», a-t-il affirmé. Les gars de Soustara s’étaient fixé plusieurs objectifs cette saison, avec en tête de liste, la Coupe d’Afrique, le seul titre majeur qui manque au palmarès du club.
Mais en vain, même si Serrar l’avait promis en début de saison. Il a pratiquement tout raté, et ce n’est que difficilement qu’il s’est emparé du titre de champion d’Algérie, aux dépens de la JS Kabylie. «Je reconnais que les échecs ont été nombreux, mais je considère que nous avons plus ou moins limité les dégâts en remportant ce titre, qui l’an prochain, nous permettra de disputer la Ligue des champions», a relativisé Serrar. Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à démissionner, le responsable usmiste a cité, outre la pression et l’hostilité de certaines personnes à son égard, «les gros problèmes financiers à venir qui risquent de perturber sérieusement la bonne marche du club la saison prochaine.
A l’heure où je vous parle, l’USMA est sans le moindre sou, car le fisc vient de retirer les 18 millions de dinars dont nous disposions, et il a également gelé les comptes du club», a conclu le désormais ex-DG de l’USMA pour justifier sa démission. Une démission attendue du moment que Serrar ne faisait plus l’unanimité chez les Usmistes et les proches de l’équipe.