Kadiri M.
Après leur précieuse quatrième victoire d’affilée dont la dernière en déplacement jeudi passé contre le PAC à Alger, et paradoxalement, l’USMBA a vécu par la suite des turbulences internes ces premiers jours de la semaine.
En effet, les joueurs, se sentant en position de force, avaient exigé leurs dus impayés en boycottant les entraînements. Ce qui a créé un vent de panique au sein de toutes les composantes du club de la Mékerra. Ils n’ont repris les entraînements qu’à la veille du match capital après que cette doléance fut prise en charge par la direction.
Ce choc a attiré une affluence record estimée à 60.000 spectateurs, la plus grande assistance de la saison en cours enregistrée au stade 24 février 1956. Cette affluence était attendue au vu de l’importance de la rencontre et de la mobilisation des fans d’El-Khadra et leur rôle majeur qu’ils ne cessent de jouer. Il faut dire qu’au terme de la première période achevée sur un score vierge, l’inquiétude était présente sur les travées du stade, sachant que de nombreux fans «suivaient» les autres rencontres dont les résultats ayant une influence directe sur le futur de leur club favori. C’est que les Algérois sont parvenus à repousser les multiples assauts locaux encouragés par leurs supporters. Dès la reprise, devant la pression exercée par les protégés de Slimani, les visiteurs firent circuler le ballon, en réagissant par des contres, et réussirent à surprendre la défense locale par leur fer de lance Dieng. Mais cet avantage n’a duré que quelques minutes, le remuant Benayad se chargeant de remettre les pendules à l’heure dans un premier temps au terme d’une belle action collective.
Et c’est ce même joueur qui se permettra le luxe d’aggraver le score, provoquant une joie indescriptible dans un stade en folie. Personne, en effet, n’aurait prédit ce retournement de situation avant cette grande empoignade vécue telle une finale de Coupe d’Algérie pour le vieux club de la Mékerra. Il y a quelques semaines seulement, l’équipe se morfondait en queue du tableau et tout le monde craignait le pire, le club accusant un retard conséquent par rapport aux rivaux qui le précédaient au classement. Heureusement, les joueurs, boostés par les consignes de Sid-Ahmed Slimani, se sont ressaisis au moment opportun, en alignant une formidable série de quatre victoires consécutives, une performance qui restera dans les annales du football à Sidi Bel-Abbès. Dans cette extraordinaire remontée, il faut souligner le précieux apport des inconditionnels qui ont repris espoir à la suite de cette «remontada» mémorable. A Sidi Bel-Abbes, ce fut une liesse tardive en cette nuit mémorable de Ramadhan.
A présent, il reste un dernier effort à fournir pour les joueurs dimanche prochain face au CRB. Les prévisions sont plutôt rassurantes, puisqu’un nul suffira pour assurer la permanence des deux clubs en Ligue 1.
Ceci n’est pas une raison pour se relâcher. Bien au contraire, les coéquipiers de Benayad doivent faire preuve de détermination jusqu’au coup de sifflet de cette rencontre au stade du 20 aout 1955 où, encore une fois, les supporters seront présents pour soutenir leurs favoris dans cette ultime mission de sauvetage.
