M. Zeggai
L’USM Oran ne rétrogradera pas. En effet, le doyen des clubs oranais vient d’être repêché après la décision relative à la création de deux ligues Inter-régions au Sud, adoptée le 2 mai dernier par l’AG de la FAF. C’est un beau cadeau que l’on vient d’offrir aux Unionistes à l’occasion des 93 ans d’existence du club. Cette nouvelle a réjoui les nostalgiques et autres notables tant l’USMO représente toute une histoire pour Oran et le football national. Mais ce repêchage a fait réagir certains, connus sur la place publique, qui affirment avoir sauvé l’USMO de cette relégation en Régionale une après une saison catastrophique en matière de gestion et de résultats. «Dites un mensonge, on vous dira la vérité», dit un proverbe.
Aujourd’hui, la vérité avoue que c’est Ali Baâmeur, président de la Ligue d’Ouargla, qui, en exigeant la création de deux ligues Inter-Régions au Sud et qui a été approuvé, a permis à l’USMO de se maintenir dans ce groupe. Pour être plus clair, aucun Oranais ou dirigeant oranais n’a levé le petit doigt pour aider ou soutenir le club de nos ancêtres. Comment ces gens-là peuvent-ils bomber le torse et crier sur tous les toits qu’ils ont sauvé l’USMO, alors qu’ils n’ont pas assisté à un seul match de championnat ou une séance d’entraînement ? Mais, comme «il n’est jamais trop tard pour bien faire», il est temps aujourd’hui de créer l’union sacrée et de remettre ce glorieux club à la place qui lui sied. Ceux qui s’autoproclament des serviteurs du football et de la jeunesse doivent contribuer au redressement de cette formation qui incarne le respect et les véritables vertus du sport en général et du football en particulier.
De nos jours, l’USMO est devenue, par la force des choses, victime de l’inconscience et de la médiocrité, et n’intéresse par conséquent plus personne. Pourquoi ? Parce que tout simplement l’équipe de l’USMO n’est pas l’un des canaux et autres issues menant vers le prestige. Comme quoi, les ambitions politiques et les intérêts personnels ont pris le dessus sur l’histoire. En tout cas, avec cette négligence, cette indifférence et ce manque de considération, l’avenir de la formation unioniste est sérieusement compromis. Un triste sort pour l’un des plus anciens clubs et un mythe à Oran, d’Algérie et dans toute l’Afrique du Nord. L’USMO, c’est également un guide pour les futures générations, avec un passé glorieux dans la lutte contre le colonialisme et aussi sur les terrains de football, avec un palmarès de titre de vice-champion nord-africain à trois reprises.
L’USMO est encore un symbole et un club de notables, avec une pléiade de grands joueurs tels que Baghdad Aboukébir, Gnaoui, Draoua, Miloud Bouakeul, Serradj, Tekkouk, Aroumia, Kouider Bendjahen, Cherraka, Fenoun, Moussa, Lasni, Soualmia, Nekkache, Larbi,Tahar, Zrego, Aïssa Hamadene et la liste est encore très longue. Abandonner une équipe comme l’USMO, considérée comme la fierté des Oranais et des Algériens d’hier, relève de l’utopie et risque d’être préjudiciable, car l’USMO n’est pas loin de connaître le même scénario des autres clubs qui sont menacés par la disparition pure et simple, à l’image du CDJ, RCGO, RCO, l’AS Marsa, le CA Planteurs, le Najah AC, l’EM Oran, pour ne citer que ceux-là.
Si cela devrait malheureusement se reproduire, l’histoire retiendra que la responsabilité de tous les Oranais sans exception est engagée.
Une chose est sûre: cela n’a jamais été un problème d’argent mais une question de gestion et d’hommes. Alors, Oran est-elle devenue orpheline de ses hommes ?
Réponse chez les autorités locales qui sont interpellées pour venir au chevet de l’USMO, cela risque de ne pas avoir lieu, du moment qu’elle ne génère pas des milliers de fans. Victime de l’indifférence des Oranais et autres industriels, l’USMO est également victime de son manque d’engouement populaire.