Les décisions de suspension de l’utilisation du vaccin contre le coronavirus AstraZeneca par les autorités sanitaires de plusieurs pays européens commencent déjà à susciter des interrogations en Algérie.
Si les réactions de certains responsables, à l’image du DG de l’Institut Pasteur d’Algérie ou de membres du comité scientifique, ont été plutôt rassurantes, d’autres spécialités appellent à plus de vigilance ou carrément à emboiter le pas aux pays européens, qui ont décidé de suspendre l’utilisation de ce vaccin contre le Covid-19.
D’au moins, à titre conservatoire en attendant les résultats des études menées en Europe concernant les effets secondaires constatés auprès de certains patients vaccinés. Rappelons ici qu’il s’agit de supposés cas de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées.
Il est également à noter que l’Algérie a reçu, il y a quelques jours, un lot de 50 000 doses du vaccin AstraZeneca développé par le groupe pharmaceutique anglo-suédois. Ceci dit, et d’après des déclarations de responsables, aucun cas de complications ou encore d’effets secondaires graves n’a été observé à ce jour.
L’appel à la vigilance du Pr Bekkat Berkani
Cependant, des appels à la vigilance et à ma suspension de l’administration de ce vaccin, ne serait-ce qu’à titre conservatoire, commencent à émerger de la part de certains spécialistes en la matière. Le premier qui a choisi de lancer cet appel n’est autre que le président de l’Ordre national des médecins, professeur Mohamed Bekkat Berkani.
Dans une déclaration au quotidien francophone Liberté, le spécialiste a estimé qu’il serait plus judicieux de temporiser l’utilisation du vaccin AstraZeneca pour le moment. Actuellement, je pense que « la sagesse recommande à ce que ce vaccin soit suspendu, le temps de voir comment les choses vont évoluer en Europe notamment, où des cas de complications ont été signalés », a-t-il en effet déclaré.
Ceci dit, il estime que les 50 000 doses de ce vaccin dont dispose l’Algérie ne représentent pas grand danger si l’on se compare par exemple au « Royaume-Uni, qui a atteint 16 millions de personnes vaccinées avec ce sérum ».
Néanmoins, il opte pour une suspension à titre conservatoire pendant au moins 48 heures « le temps d’avoir les conclusions et les études lancées par l’Agence européenne du médicament », et ainsi constater « s’il y a un lien direct entre l’utilisation du vaccin AstraZeneca et les accidents de coagulation signalés ».
L’OMS et le Groupe anglo-suédois rassurent
Par ailleurs, il convient de rappeler que pas moins de pays européens ont décidé de suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca dont le Danemark, la Norvège, l’Islande, la Bulgarie, l’Irlande, les Pays-Bas, et plus récemment la France, l’Allemagne et l’Italie.
Cette suspension « par précaution » est intervenue suite à l’enregistrement « d’effets secondaires », dont la formation de caillots sanguins. Des suspensions à titre conservatoire puisque, il faut le noter, aucun lien direct avec le vaccin AstraZeneca n’est encore établi.
D’ailleurs, c’est l’avis même de l’Organisation mondiale de la santé OMS qui affirme, par le biais de sa cheffe scientifique Soumya Swaminathan, que « jusqu’à présent, nous n’avons pas trouvé de rapport entre ces événements et le vaccin ».
Pour sa part, le groupe pharmaceutique anglo-suédois qui a développé le vaccin AstraZeneca a souligné, hier mardi, qu’il n’y a « aucune preuve de risque aggravé de caillot sanguin entraîné par le vaccin ».