Lancée début janvier, puis relancée et élargie récemment, la campagne de vaccination contre l’épidémie du coronavirus en Algérie semble ne pas avoir l’adhésion adéquate de la part de la population.
Le point a été soulevé ce dimanche 27 juin, par le Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie le Dr Fawzi Derrar lors de son passage à l’émission l’Invité de la Rédaction de la chaine trois de la Radio nationale. L’intervenant a, en effet, assuré que « le seul moyen de sortir de cette crise épidémiologique est d’accélérer la vaccination », précisant que « s’il n’y a pas adhésion de la population la donne va en s’aggravant et le danger planera pour tous et pour longtemps ».
Le risque réside donc, selon lui, dans l’apparition des mutants alpha, Detlta, delta+, Gamma… d’ailleurs, il affirme qu’après une période de stabilité, « on assiste à un nouveau départ de la courbe d’incidence des contaminations qui augure de la détérioration de la situation », notamment avec l’apparition des mutants.
À ce propos, l’invité de la Radio souligne que le plus préoccupant actuellement « sont les variants qui posent beaucoup de problèmes en termes de transmissibilité, de sévérité et en termes d’échec des tests de diagnostic et d’échec en réponse vaccinale ». D’ailleurs, il explique que pour éviter par exemple le virus delta, il faut que la vaccination puisse s’effectuer partout, en même temps et à un niveau très élevé.
Réticence des citoyens : faut-il rendre la vaccination obligatoire ?
Évoquant la question de la vaccination, l’intervenant n’a pas fourni de chiffres quant à la situation de la campagne vaccinale affirmant seulement que le fait de « l’entamer est déjà un acquis ». Or, il déplore que malgré l’élargissement de la vaccination dans les espaces publics et sous les chapiteaux, « on constate toujours une réticence de la part des Algériens ».
La réticence des Algériens à se faire vacciner contre l’épidémie « inquiète beaucoup », car « la sortie du tunnel passe par une vaccination massive », a-t-il indiqué. Cependant, il estime qu’il ne faut pas forcer les gens à le faire, préconisant une adhésion massive de leur plein gré et l’élargissement de la campagne de vaccination.
En effet, en réponse à une question de savoir s’il faut rendre obligatoire la vaccination, le docteur Derrar suggère qu’il ne faut pas brusquer les gens, tout en soulignant que « cette adhésion va amener des taux satisfaisants de vaccinés ».
Dans ce sillage, il appelle à élargir et multiplier les campagnes de sensibilisation pour rappeler aux gens que si l’on veut baisser la tension sur les hôpitaux, baisser le taux de mortalité il va falloir adhérer à l’acte préventif primaire qu’est la vaccination.