La vaccination contre l’épidémie du coronavirus a atteint 50% de la population ciblée, selon les dernières déclarations du ministre de la Santé. Cela sera-t-il suffisant pour faire face à une éventuelle 4e vague ?
Aussi rassurant soit-il, le chiffre avancé jeudi dernier par Benbouzid reste entouré par une certaine ambiguïté. D’au moins du point de vue des spécialistes. S’exprimant sur ce point, Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), tente d’en apporter quelques précisions et mises en garde.
Dans un entretien accordé au quotidien national L’Expression, le spécialiste affirme d’emblée qu’en dépit que la vaccination ait « atteint les 50% de la population, l’Algérie n’a pas encore atteint l’immunité collective ».
« La couverture actuelle reste insignifiante »
Concernant ce taux qui représente 10 millions selon la tutelle, le docteur explique que « ce nombre englobe les personnes ayant reçu une première et les deux doses de vaccin ». Cela pour finir à la conclusion « que la couverture actuelle reste insignifiante ».
Selon lui, « lorsqu’on parle de 10 millions d’Algériens, je pense que la majorité n’ont reçu qu’une première dose ». « Le reste avoisine les 4 millions », a-t-il encore analysé.
Plus loin encore, il estime que même si « on table sur un nombre de 25 millions de citoyens vaccinés, nous sommes encore loin d’atteindre cet objectif ». Et vu la cadence de la vaccination, il précise que « ça serait impossible d’atteindre l’objectif avant la fin de l’année en cours ».
« Je dénonce le discours rassurant et apaisant »
Soulignant que le secteur n’a pas encore « vacciné correctement la population fragile et les personnes exposées au virus, comme le personnel de santé et les différents services de sécurité », l’intervenant déplore encore « que les gens affichent un intérêt moindre pour la vaccination que celui constaté durant la 3e vague ».
De par ce constat, le président du SNPSP ajoute : « Nous avons remarqué que la peur de l’épidémie avait poussé les gens à aller se faire vacciner ». Ainsi, il dénonce « le discours rassurant et apaisant qui pourrait démobiliser davantage les citoyens à l’égard de la vaccination ».
Donc, selon lui, il est impératif d’en profiter du creux de la vague qui la meilleure période d’aller vite dans la campagne. « C’est pour cela qu’on préfère vacciner la population dans cette situation d’accalmie », a-t-il préconisé.