Trois nouvelles sociétés nées en trois jours !
La Direction des transports d’Alger (DTA) semble décidée à anéantir la pénurie des taxis dans la capitale. Pour ce faire, les responsables de cette direction ont eu l’idée de créer d’autres sociétés de taxi privées.
Mais pour arriver à cet objectif, il aura fallu sortir du tiroir d’anciennes demandes émanant de «spécialistes» ayant la volonté d’investir dans le domaine. Des demandes enfin satisfaites au grand bonheur des Algérois. En trois jours, trois nouvelles sociétés de taxi ont bénéficié du feu vert pour entamer leur début sur le terrain.
C’est le cas de taxi «El Amel», nouvellement créée. Son siège social basé à Kouba, cette société est encadrée par l’ex-gérant de radio-taxi. Il a décidé de créer sa propre société après des années d’«apprentissage» au sein de son ancienne entreprise. Connu dans les milieux privés sous le nom de «El Hadj», ce gérant âgé d’une cinquantaine d’années a investi dans le domaine. Aujourd’hui, il compte à son actif dix véhicules neufs et emploie dix chauffeurs de taxi, des gens de métier.
Comment se fait leur rémunération ? Une question que nous avons posée à l’un des employés de la société «El Amel». Selon lui, chaque chauffeur de taxi doit remettre en fin de journée au secrétaire de la société la somme de 3 000 DA et le reste lui revient. Il s’agit finalement d’une ancienne «formule» déjà appliquée par des sociétés de taxi. «Nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter les règles du jeu.
Autrement dit, on doit bosser quelles que soient les conditions, parce que finalement cela peut jouer en notre faveur si on arrive à faire une bonne recette», explique-t-il. A la question portant sur les conditions de création de la société de taxi «El Amel», ce chauffeur a répondu : «Cela fait trois jours que la société a pris le départ sur le terrain, mais il n’y a pas que nous, puisque deux autres sociétés ont été créées le même jour».
Que pensent les Algérois des nouvelles sociétés de taxi privées ? C’est la question que nous avons posée à un habitué des taxis compteur. Agé d’une quarantaine d’années, cette personne résidant à El Biar prend souvent un taxi de la place Audin. «Avec de nouvelles sociétés de taxi privées, je pense que cela permettra d’absorber le manque de taxis dans l’Algérois», explique-t-il.
«D’habitude il y a beaucoup de monde en attente d’un taxi pour El Biar, d’autant que le nombre des taxis était insuffisant, mais depuis l’arrivée des nouvelles sociétés de taxi privées la situation s’est beaucoup améliorée», ajoute-t-il. Mais avant de nous quitter il a tenu à nous expliquer comment il a perdu beaucoup d’argent dans les taxis.
«J’ai travaillé des années sans répit, oubliant souvent ma course contre le temps. Aujourd’hui, je manque d’argent car j’ai déboursé beaucoup de ‘’fric’’ dans les transports, surtout les taxis». Un regret ou forcé de le faire ? Il est vrai qu’aujourd’hui, les Algérois déboursent beaucoup dans les taxis. Face à cette forte demande, les taxis privés, eux, poussent comme des champignons afin de répondre aux besoins du marché.
Sofiane Abi