Comme il fallait s’y attendre, le variant Britannique du coronavirus a fait son apparition en Algérie. Face à cette situation, l’on note une divergence de points de vue des spécialistes, notamment quant aux risques que cela peut représenter sur la situation épidémiologique.
Vers la fin de la semaine dernière, soit le jeudi 25 février, l’Institut Pasteur d’Algérie a confirmé officiellement via un communiqué, la détection de deux contaminations au variant Britannique du coronavirus, détecté pour la première fois le 20 septembre 2020 dans la ville de Kent en Grande-Bretagne.
Ce dimanche, le Directeur général du même Institut est revenu avec de nouveaux éléments concernant les cas du variant Britannique du coronavirus, enregistrés en Algérie. Alors que l’un des deux cas confirmés s’est rétabli de sa contamination, Dr Fourar annonce qu’il y a cinq cas suspectés du nouveau variant.
Si les professionnelles de la santé redoutent des situations semblables à l’époque du pic de l’épidémie en Algérie, la tutelle, elle se montre plutôt assez rassurante quant à l’apparition du nouveau variant. D’au moins selon les déclarations du ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid.
« Il n’y a pas lieu de s’alarmer », selon Benbouzid
Depuis l’annonce de détection du nouveau variant du virus en Algérie, le ministre de la Santé s’est montré plutôt rassurant. Le même jour de l’annonce, il affirme que « la nouvelle souche britannique du Coronavirus Sars-CoV-2 n’est pas une source d’inquiétude particulière ».
Dans son pronostic, le premier responsable du secteur sanitaire en Algérie s’appuie essentiellement sur le fait que le phénomène existe dans une dizaine de pays dans le monde. Notant que le variant anglais est une « mutation du virus Covid-19 », le Pr Benbouzid estime que le plan de lutte contre la pandémie, tracé depuis une année, pourra y faire face.
Dans une déclaration rapportée ce dimanche par le quotidien Liberté, le ministre explique que « le variant provient par définition du séquençage du virus. Nous avons détecté deux cas de variants en Algérie, il n’y a pas lieu de s’alarmer ».
Notant « qu’il y a des dizaines de pays avec des centaines de variants », il ajoute encore que « ce variant finira par être éradiqué par la vaccination ».
Les craintes des personnels de la santé
Ceci dit, les professionnels de la santé redoutent sérieusement une recrudescence de l’épidémie avec l’apparition du nouveau variant. Et ce en prenant compte de sa vitesse de propagation.
C’est le docteur Lyes Merabet, Président du Syndicat national des Praticiens de la Santé publique SNPSP, qui a exprimé les craintes des personnels soignants quant à cette question. Dans une déclaration au site Esseha.com, Dr Merabet indique que « l’apparition du variant Britannique inquiète sérieusement les professionnels de la Santé qui se trouvent au front de la lutte contre l’épidémie du coronavirus ».
Selon lui, les personnels de la santé redoutent une situation de saturation au niveau des structures sanitaires, pouvant provoquer une situation épidémiologique qu’ils ne peuvent plus contrôler.
Ici, le président du SNPSP évoqué les caractéristiques du nouveau variant apparut récemment en Algérie, qui est sa vitesse de propagation qui est de plus de 50 % comparativement à la version classique du virus.
Mises en garde contre le relâchement
Il convient de noter que malgré la vitesse de propagation des nouveaux variants, ils n’en demeurent pas aussi dangereux que la version classique du virus. Selon d’autres spécialistes, ce variant est tout à fait le même que le virus Sars-Cov-19, mais avec des mutations au niveau des compositions génétiques du virus.
Pour le docteur Yahia Mekki, Virologue, chef de service au laboratoire de virologie au CHU de Lyon, les dangers que représente cette mutation résident essentiellement dans sa grande vitesse de transmission.
Néanmoins, il affirme dans une déclaration à la Radio nationale que les personnes ayant déjà contracté la version classique du coronavirus ne sont pas immunisées contre le nouveau variant.
Or, il rassure encore, qu’une nouvelle contamination au nouveau variant aura moins d’impact et de danger que la première contamination à la version classique du virus.
Ceci dit, l’ensemble des spécialistes en la matière et des responsables du secteur sanitaire en Algérie mettent en garde contre tout relâchement, et appellent au strict respect des mesures préventives et des protocoles sanitaires existants. Cela intervient, en effet, dans le souci de prévenir tout risque de relance de l’épidémie.