L’Institut Pasteur d’Algérie a annoncé, mercredi dernier, l’apparition d’un premier cas du redoutable variant du coronavirus ; l’Omicron. Face à une situation épidémiologique recrudescente, les mises en garde se multiplient, mais se diffèrent également.
Apparu pour la première fois début novembre dernier en Afrique du Sud, l’Organisation mondiale de la Santé avait aussitôt qualifié le variant Omicron « d’inquiétant ». Depuis, et après constat de son évolution, l’énorme panique qui s’est emparée de la planète commence alors à s’estomper.
Or, si les assurances portent notamment sur la véracité de ce nouveau mutant, on ne peut pas en dire autant quant à sa propagation. En effet, malgré qu’il garde beaucoup de secrets, Omicron à la faculté de se propager très rapidement au point où certains pays confirment qu’il commence à prendre le pas sur le variant Delta.
Pour l’Organisation planétaire en charge du domaine sanitaire, aucun variant du Covid-19 ne s’est propagé jusqu’à présent aussi rapidement qu’Omicron. Selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « 77 pays ont maintenant signalé des cas d’Omicron, mais la réalité est qu’Omicron se trouve probablement dans la plupart des pays même s’il n’a pas encore été détecté ».
À quoi faut-il s’attendre en Algérie ?
En Algérie, les mises en garde vont de pair avec les assurances concernant ce nouveau variant. En effet, lors de l’annonce du premier cas détecté en Algérie, l’Institut Pasteur a tenu à rassurer que sur le plan épidémiologique mondial, « la majorité des cas signalés jusqu’à l’heure actuelle pour ce variant, représentent des cas bénins ».
À ce propos, l’IPA explique « qu’un seul cas de décès et quelques cas d’hospitalisation ont été signalés au Royaume-Uni à ce jour ». Or, la situation « est appelée à évoluer dans le temps », indique-t-on encore.
Du côté des spécialistes et autres responsables du secteur sanitaire, l’on s’inquiète davantage quant à la situation, notamment après la détection du premier cas. Or, les alertes se font beaucoup plus sur le variant Delta, déjà en circulation dans le pays, que sur le nouveau mutant.
Pour le Pr Kamel Senhadji en sa qualité du président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, « ce sera une crise dans la crise. Car au moment où nous attendions la quatrième vague du variant Delta, nous avons le variant Omicron qui pointe son nez ».
Dans une déclaration rapportée par le quotidien Liberté, il affirme cependant que « ce qui est inquiétant maintenant, c’est le Delta, car les chiffres montent et nous connaissons tous ses caractéristiques ».
Quel risque en cas de collision entre les deux variants ?
Pour ce qui est de ce que pourra engendrer le chevauchement des deux variant (Delta et Omicron), il explique que certes, « Omicron pourrait arriver au cours de la vague Delta, peut-être au milieu ou bien après ». Mais « les résultats préliminaires sont assez encourageants, car même s’il est très contagieux, les observations cliniques ont montré qu’il est sans gravité ».
Or, ce qui inquiète le plus, selon le même intervenant, c’est le faible taux de vaccination », d’autant qu’elle « a montré ses effets bénéfiques ; le nombre de décès qui baisse chez les vaccinées et l’absence de formes graves même après 6 mois ».
Ainsi, force est de constater qu’à apriori, même si le nouveau mutant commence déjà à gagner du terrain à travers le monde et en Algérie, ses répercussions ne peuvent pas être aussi désastreuses que le Delta, d’au moins selon les données disponibles. En tout cas, le mieux c’est de garder la vigilance à son niveau le plus élevé en observant les gestes barrières afin d’en limiter la propagation.
Lors de sa dernière conférence tenue mardi dernier à Genève, le premier responsable de l’OMS affirme : « Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin. (…) Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés ».
Que faut-il faire au niveau des frontières ?
Il convient de noter que le premier cas annoncé mercredi dernier par l’IPA était importé. Il s’agit, en effet, « d’une personne de nationalité étrangère, rentrée sur le territoire algérien le 10 décembre 2021 et qui a fait l’objet, dans le cadre des dispositions et protocoles sanitaires ».
Si l’on prend en considération ce fait, plusieurs interrogations se posent ; faut-il fermer les frontières ou emboiter le pas aux mesures décidées sur les traversées maritimes en rendant la vaccination obligatoire pour les voyageurs par avion ?
Si la première option est écartée par de nombreux spécialistes, la seconde pourra bien être entreprise prochainement. En effet, des spécialistes avancent qu’avec la fréquence réduite des vols, la situation est facilement maitrisable. Or, les voyageurs arrivant des pays où le nouveau variant circule fortement.
Ce qui nous ramène à l’importance d’instaurer le pass sanitaire pour les voyageurs à destination de l’Algérie par avion. Pour rappel, le ministère des Transports avait décidé, début décembre en cours, d’inclure le passeport vaccinal parmi les conditions de voyage par voie maritime. Faut-il s’attendre à ce que des mesures similaires soient prises concernant les vols vers l’Algérie ?