Kharroubi Habib
Les Algériennes et les Algériens ont été appelé à manifester massivement et pacifiquement ce vendredi 5 juillet qui coïncide avec le 57ème anniversaire de l’indépendance nationale. Quoi que proposera à la veille de ce jour le président de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah en guise de feuille de route de la part du pouvoir de fait dont il est le porte-voix susceptible de permettre d’entrevoir une possible sortie de l’impasse politique dans laquelle est le pays depuis plus de quatre mois. Ceux au nom de qui il s’adressera à la nation doivent s’attendre à un très probable raz-de-marée humain dans les rues et places du pays.
Cette déferlante humaine ils la devront à la révolte et colère que suscite la vague de répression qu’ils ont ordonnée contre des militants politiques et activistes au sein du mouvement populaire et des personnalités nationales en désaccord avec leur démarche destinée à assurer le maintien dont le peuple n’en veut plus. C’est en ayant jaugé l’étendue du ressentiment populaire provoqué par la brutale et arbitraire répression que les lanceurs d’appels à manifester ont mis en avant que les marches de ce vendredi 5 juillet doivent avoir pour slogans saillants l’arrêt de la répression et la libération de toutes les personnes qui en sont les victimes. Ils seront entendus car les Algériennes et Algériens ne sont nullement apeurés par cette vague de répression et entendent le démontrer en exprimant leur détermination inentamée de poursuivre le mouvement populaire jusqu’à satisfaction de toutes les revendications dont il est porteur.
L’impasse politique institutionnelle et constitutionnelle que le pouvoir pense dépasser en intimidant et réprimant les opposants à sa démarche perdurera car la répression qu’il a ordonnée nourrit la révolte populaire et éloigne la perspective d’un compromis national sur une sortie de crise dont des partis politiques et des représentations de la société civile ont convenu d’en établir les contours en concertation avec l’ensemble des parties prenantes de la crise. Si constatant que son recours à la répression n’a pas l’effet dissuasif et démobilisateur sur le mouvement populaire, il est vraiment en intention de trouver un terrain d’entente avec celui-ci, la classe politique et la société civile, il lui faut alors mettre un terme à cette répression, en réparer les conséquences que sont les détentions arbitraires pour délits d’opinion et s’engager à respecter les libertés démocratiques dont le peuple use pacifiquement et avec une maturité jamais prise en défaut depuis le 22 février. Faute de cela, ne s’aventurera à ouvrir un dialogue avec lui en sachant que le mouvement populaire reste sous la menace de l’épée de Damoclès qu’est la poursuite de sa répression.