CARACAS – Les opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro sont descendues vendredi dans les rues du pays pour dénoncer la mort, la veille, d’un jeune manifestant tué par les forces de l’ordre, le 75e décès depuis début avril.
Faisant sonner des clairons, à coup de sifflets ou martelant des casseroles, des groupes d’opposants se sont placés sur les carrefours et principales voies de Caracas et d’autres villes, générant un chaos pour la circulation automobile.
L’opposition dénonce la mort jeudi à Caracas d’un homme de 22 ans, David Vallenilla, atteint par trois balles au thorax selon le parquet.
Des médias locaux ont diffusé des photos et vidéos où l’on voit un militaire, sergent de la police aérienne, en train de tirer sur le manifestant.
Une information ensuite confirmée par le ministre de l’Intérieur Néstor Reverol.
Sa mort a porté à 75 le nombre de décès en près de trois mois de manifestations hostiles à Nicolas Maduro, dont l’intensité a redoublé depuis la décision du chef de l’Etat de convoquer pour fin juillet une Assemblée constituante, un projet rejeté par 69,1% des Vénézuéliens selon l’institut de sondages Datanalisis.
David Vallenilla est décédé alors qu’il participait à une manifestation, à l’appel de la coalition d’opposition MUD (Table pour l’unité démocratique), en soutien à la procureure générale Luisa Ortega, meneuse de la frange critique du chavisme (du nom de Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013), opposée à la Constituante.
Invoquant le droit à la désobéissance civile, l’opposition, majoritaire au Parlement, a appelé cette semaine la population à ne pas reconnaître le gouvernement du président Maduro, très impopulaire dans un contexte de grave crise économique.
Elle a convoqué une nouvelle « grande manifestation » samedi à Caracas et dans le reste du pays.