Vent de colère au sein de l’UGTA Constantine: Les dérives s’accumulent

Vent de colère au sein de l’UGTA Constantine: Les dérives s’accumulent

Par Ikram GHIOUA

Que se passe-t-il au sein de l’Ugta de Constantine? Peut-on définir la source des problèmes? Ou est-ce un passage à vide?

En tout cas, un vent de colère caractérise la corporation depuis le 22 février date à laquelle tout a basculé pour que les dérives au sein de ce syndicat soit mises à nu. Les militants veulent aujourd’hui réintégrer l’Ugta dans sa vocation initiale, non sans avoir dénoncé l’abus de pouvoir de certains qu’ils citeront dans leurs multiples rapports dont nous détenons des copies. A l’origine des problèmes, les militants qui se sont rendus à notre rédaction au niveau de Constantine, le secrétaire général de l’Ugta Constantine Bousaha Zouhir et le président de la commission de préparation du congrès Bouhouche Rachid. Si le premier est accusé d’être par son silence complice des dérives, le second est à l’origine de tous les abus. C’est ce qui est inscrit dans les documents que nous avons en notre possession. Tout en rassurant qu’aucun syndicaliste n’a l’intention ni la prétention de se réapproprier cette organisation syndicale, nos interlocuteurs insistent sur le fait que l’Ugta n’est la propriété de personne, mais que les choses doivent rentrer dans l’ordre pour le bien des travailleurs.

On pouvait lire sur l’un des documents parmi tant d’autres adressé au SG de l’Ugta Constantine que Bouhouche Rachid prend des décisions sans l’aval des militants ce qui est contraire au règlement en vigueur. Il est accusé également d’agir en patron et de tenter d’instaurer un climat d’incertitude et de sédition parmi les militants. Il pratique, indiquent encore nos interlocuteurs, l’exclusion, organise des rencontres de sections syndicales sans avertir la commission et nomme d’autres sections sans pour autant se sentir assez responsable des dépenses. Il est allé jusqu’à inciter les militants pour une désobéissance. Avant, personne ne pouvait dire ou dénoncer de telles actes, mais aujourd’hui, selon Arafa Abdelwahab coordinateur de la commission Ouest, le moment est venu pour tout dire et c’est ce mouvement citoyen que vit le pays qui a permis d’aller vers une révolte au sein de l’Ugta, notamment qu’on en vienne aux mains.

En effet un des militants pour avoir osé faire son travail de syndicaliste a été agressé et menacé avec une arme blanche et blessé au cou par le SG de l’Ugta Constantine. Ce n’est qu’un exemple de ce qui se passe. On reproche aussi au président de la commission de préparation du congrès le fait d’avoir nommé la section syndicale universitaire au nombre de 575 en 2018 sans s’acquitter de la somme des cartes d’adhérents. Il en a fait de même pour l’entreprise Jezzy la même année avec 500 cartes d’adhérents et 200 autres pour l’entreprise de construction de l’Est. Les dépassements s’accumulent depuis 2018 selon les rapports sans que le secrétaire général de l’Ugta Constantine ne juge urgent d’agir pour mettre fin aux nombreuses dérives. Celui-la même est contesté par les travailleurs de la Sonacom qui avaient observé au moins trois sit-in devant le siège de l’Ugta pour demander le départ de Abdelmadjid Sidi Saïd comme nous l’avons constaté de visu.

Ils étaient entre 300 et 400 travailleurs à chaque rassemblement. Pour Bousaha Zouhir que nous avons contacté par téléphone «pour prendre des décisions il faut une enquête», car il doute fort de la fiabilité de ces rapports dont il détient aussi des copies.
Notre interlocuteur qui souligne que Bouhouche fait son travail dans le cadre de la loi est injustement jugé, mais que l’enquête qu’il a déclenchée lui permettra de statuer ou non sur l’utilisation du faux et usage du faux des signataires des rapports.