Ihsane El Kadi, journaliste et directeur des deux médias web Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, a été condamné ce dimanche à trois ans de prison ferme, assortie d’une amende de 700 milles dinars.
Le patron de presse algérien Ihsane El Kadi, poursuivi pour « financement étranger de son entreprise », a été condamné ce dimanche à cinq années de prison dont trois ans ferme, a annoncé le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, qui a rendu son verdict en présence de l’accusé.
Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme, assortis d’une interdiction d’exercer pour la même durée à l’encontre du dirigeant d’un des derniers groupes de presse indépendants d’Algérie, qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent.
Dissolution de l’entreprise Interface Médias
De plus, concernant la société Interface Médias, éditrice des deux médias, Radio M et Maghreb Emergent, le même tribunal a prononcé la dissolution de l’entreprise, la confection des biens saisie et 10 millions de dinars d’amende.
Pour la partie civile, le tribunal a réclamé un million de dinars de dédommagement à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV).
Par ailleurs, le tribunal de Sidi M’hamed a abandonné la privation du journaliste, Ihsane El Kadi de toute fonction publique en relation avec les motifs de la poursuite judiciaire, ainsi que la confection de ses biens et la fermeture des comptes bancaires dans lesquels les fonds ont été perçus.
Retour sur l’arrestation d’Ihsane El Kadi et son placement sous mandat de dépôt
Mandat de dépôt le jeudi 29 décembre 2022, pour journaliste et directeur des deux médias électroniques Radio M et Maghreb Emergent mis sous scellés, Ihsane El Kadi qui avait présenté au procureur de la République sans la présence de son avocat, qui n’avait pas été informé de la date de sa présentation à la justice. Le journaliste Ihsane El-Kadi avait donc refusé de comparaître sans avocat.
Après 05 jours de garde à vue, le directeur de Radio M et Maghreb Emergent vient d’être placé en détention provisoire, faisant face à quatre chefs d’accusation liés à la loi sur la collecte de fonds et de recevoir de l’argent de l’étranger sans licence.
En effet, le journaliste avait été interpellé dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 décembre 2023, aux environs de minuit et demi dans sa résidence secondaire à Zemmouri dans la wilaya de Boumerdès par 6 agents de police en civile.
Un peu avant cette arrestation, ce dernier avait été invité par téléphone vers 22 h à se rendre à la caserne Antar de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Cependant, le journaliste les a informés qu’il ne pouvait pas se déplacer car il se trouvait loin de la wilaya d’Alger. Deux heures plus tard, six policiers à bord de deux véhicules se sont présentés chez lui et lui ont demandé de les suivre.