Deux grosses affaires de corruption, dont les faits remontent à l’ère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, viennent de connaitre d’importants revirements. Il s’agit de l’affaire de l’ancien DGSN Abdelghani Hamel et de celle de la présumée fille de Bouteflika dite « affaire madame Maya ».
La chambre criminelle et pénale de la Cour Suprême a, en effet, accordé le pourvoi en cassation dans l’affaire de l’ancien Directeur général de la sureté nationale Abdelghani Hamel dont sont également impliqués son fils ainsi que l’ancien wali Moussa Ghellai.
Le dossier sera donc transféré de nouveau devant la Cour de Boumerdès pour un autre procès devant une nouvelle composante et donc un nouveau jugement. Par ailleurs, la même juridiction a décidé de rejeter le pourvoi en cassation dans l’affaire de Nachinach Zoulikha-Chafika, alias Madame Maya.
Dans le cadre de ce procès, il convient de rappeler que sont également impliqués les deux anciens ministres Abdelghani Zaalane et Mohamed El Ghazi ainsi que l’ancien DGSN Abdelghani Hamel. Par conséquent, les verdicts prononcés dans cette affaire sont désormais définitifs.
Les détails de l’affaire Hamel Abdelghani Hamel
Concernant la première affaire, la Cour suprême a accordé le pourvoi en cassation introduit par Abdelghani Hamel et les autres accusés contre le jugement de la chambre pénale de la Cour de Boumerdès. Cette dernière avait confirmé, en septembre 2020, les verdicts de première instance contre les concernés.
Rappelant que le principal mis en cause et l’ancien wali de Tipaza Moussa Ghellai avaient été condamnés à 12 et 10 ans de prison ferme et les deux autres anciens walis Abdelkader Kadi et Mustapha Layadhi à 10 ans de prison ferme. Chafik Hamel et l’ancien chef de sureté de la wilaya de Tipasa Salim Djaydjay ont écopé de 3 ans de prison ferme.
Hamel et son fils avaient été accusés de détournement de foncier agricole au niveau de la wilaya de Tipasa, en usant d’influence et avec la complicité de l’ancien chef de sureté de la wilaya de Tipasa Salim Djaydjay. Suite à la décision de la Cour suprême, tous les prévenus comparaitront de nouveau à la Cour de Boumerdès devant une nouvelle composante.
Retour sur les verdicts de l’affaire « madame Maya »
Quant à la deuxième décision rendue par la chambre criminelle et pénale de la Cour suprême, elle consiste au rejet du pourvoi en cassation introduit dans l’affaire de la fille présumée de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, Nachinach Zoulikha-Chafika, dite « Maya ». Les verdicts sont donc définitifs.
La Cour d’appel de Tipasa avait confirmé, le 31 décembre 2020, la peine de 12 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 6 millions DA et confiscation des tous ses biens, prononcée contre Nachinache Zoulikha-Chafika. Les deux filles de l’accusée, Imène et Farah ont été condamnées à 5 ans de prison ferme chacune et une amende de 3 millions DA avec la confiscation de tous leurs biens.
Selon le verdict prononcé, Mme Maya et ses deux filles sont tenues de verser la somme de 600 millions DA au Trésor public à titre de compensation.
Quant à l’ancien wali de Chlef, Mohamed Ghazi, impliqué lui aussi, il avait écopé d’une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million DA, contre 18 mois de prison ferme pour son fils Chafik et une amende de 500.000 DA.
La cour avait également condamné l’ancien wali d’Oran Abdelghani Zaalane et l’ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, à des peines respectives de 8 ans et 10 ans de prison ferme, assorties d’une amende d’un million DA chacun.