Le dossier du militant et ex-détenu d’opinion Karim Tabbou vient de connaitre un important revirement. Lundi dernier, la cour de Tipasa a annoncé l’abandon des charges retenues contre Karim Tabbou. En réaction, l’homme politique livre une lecture sans équivoque.
Dans son dernier verdict concernant l’affaire du coordonnateur de l’UDS (parti non encore agréé), la même juridiction a statué qu’il a été déjà condamné, pour les mêmes faits, par une autre cour de justice. Il s’agit de sa condamnation à un an de prison ferme en mars 2020 par la Cour d’Alger.
En réaction à ce verdict, l’homme politique a livré, hier mardi, sa vision dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Comme première impression quant à cette décision, Karim Tabbou affirme que « les autorités voulaient effacer les traces d’une affaire perturbante sur tous les fronts, notamment sur volet politique ».
D’ailleurs, il explique que les circonstances dont il avait été arrêté la première fois, puis une seconde fois après sa libération intriguent au plus haut point les spécialistes en droit et en politique tant au niveau national qu’auprès des organisations internationales de défenses des droits de l’homme.
« J’ai été étonné lorsque j’ai lu les rapports et les réponses des autorités quant à la plainte que nous avons déposée auprès d’un groupe de travail au niveau du Conseil des droits de l’homme de l’ONU », a-t-il déclaré.
« Le système veut donner l’impression qu’il rend justice »
« En plus de la falsification des faits, les autorités algériennes ont découpé une partie essentielle dans mon dossier qui est la première arrestation arbitraire », s’est-il indigné. D’ailleurs, il ajoute que « cet arbitraire a eu lieu dans l’objectif d’étouffer le Hirak par l’instrumentalisation de la justice ».
Karim Tabbou n’a pas passé par quatre chemins pour dire que la dernière décision émise par la cour de Tipasa intervient dans le cadre de tentatives de diversion afin d’éviter les pressions des instances internationales spécialisées dans la défense des droits de l’homme.
À ce propos, il affirme avec certitude qu’il s’agit « d’une tentative du système d’isoler un épisode de la longue série de violences pour donner l’impression qu’il rend justice à qui de droit. Mais en vérité, il veut éviter que le dossier soit ouvert par des instances internationales compétentes ».
Les deux autres affaires de Karim Tabbou
Il convient de rappeler que l’affaire dont a été prononcée l’extinction de l’action publique à l’encontre de Karim Tabbou, n’est que sa première affaire. En effet, le parquet du tribunal de Koléa avait poursuivi Karim Tabbou, en septembre 2019, pour « atteinte au moral de l’Armée » et « atteinte à l’unité nationale ».
Le 7 décembre 2020, le même tribunal l’a condamné à un an de prison avec sursis assorti d’une amende de 100.000 DA. La même juridiction a décidé d’abandonner l’accusation « d’atteinte à l’unité nationale » retenue contre lui.
Rappelant que Karim Tabbou fait encore face à deux affaires ; il s’agit donc de la deuxième affaire au niveau de la Cour suprême et de la troisième affaire contre Bouzid Lazhari où il avait été mis sous contrôle judiciaire.