Vers la création de micro-entreprises pour la valorisation des ressources forestières

Vers la création de micro-entreprises pour la valorisation des ressources forestières

ALGER – L’intérêt de la création de micro-entreprises pour la valorisation des forêts et des produits forestiers a été souligné lundi à Alger par le directeur général des forêts, Ali Mahmoudi.

Pour ce responsable, l’investissement dans les produits forestiers non ligneux (PFNL) représente un élément vital en faveur d’un développement économique durable. Les PNFL étant définis par l’ensemble des biens, autres que le bois, produits par la forêt et capables de générer de la richesse animale ou végétale.

Intervenant à l’occasion de l’atelier de lancement de développement des micro-entreprises forestières basées sur les produits forestiers non ligneux avec le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Mahmoudi a estimé que lors des dernières années, la vision de la forêt et de ses fonctions est en phase d’évoluer.

« A la conservation des forêts, qui reste un objectif fondamental, s’ajoute celui de la valorisation des diverses richesse de ce patrimoine », a-t-il souligné. Cependant, il s’agit pour le même responsable, d’opérer cette orientation prudemment à travers une gestion durable, un respect écologique et une équité sociale, parallèlement à la rentabilité économique.

« La valeur économique est souvent sous estimée, notamment les produits non ligneux », a-t-il regretté. Le même responsable a rappelé que la filière des produits forestiers existe bel et bien dans le marché informel, notamment à travers les herboristeries, soulignant l’impératif d’organiser cette filière pour une meilleure valorisation des produits du terroir et la création d’emplois.

Dans ce cadre, il a fait savoir que les pouvoirs publics, avec la participation de la Direction générale des forêts (DGF), ont entamé l’organisation de cette filière par la création de conseils interprofessionnels « plantes aromatiques » et un conseil « bois et liège » à travers les wilayas du pays ainsi que deux conseils au niveau national.

Le projet de création de micro-entreprise lancé lundi en collaboration avec la FAO, a réuni les cadres de la DGF, des opérateurs économiques ainsi que plusieurs organisations de soutien à la création d’entreprise tels que l’ANSEJ et la CNAC.

Outre la valorisation des PFNL, M. Mahmoudi a indiqué que cette démarche vise également à réduire la pression entropique sur les forêts, notamment à travers la création d’emplois en faveur des populations résidant à proximité des forêts pour tirer profit de cet espace et réduire la pression anthropique sur les forêts.

Présent à cet atelier, le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf, a indiqué plusieurs pistes à entreprendre pour développer la filière des PFNL à travers le pays. Ainsi, il s’est dit favorable à la réalisation d’un inventaire et de cartographies des ressources naturelles PFNL pour améliorer la connaissance des potentialités nationales existantes.

Le représentant de la FAO a également indiqué que des expériences dans d’autres pays ont montré l’intérêt de faire évoluer les entités organisées sous forme de coopératives vers des micro-entreprises pour encourager la performance commerciale.

Ces expériences ont également souligné le besoin de doter les forêts abritant des ressources, de plans de gestion pluriannuels pour une exploitation rationnelle tout en arrêtant un programme scientifique de recherche appliquée pour les PFNL.

A noter que cet atelier a permis de s’attarder sur trois produits forestiers: Le romarin, le pin pignon et le caroubier. Selon les organisateurs de l’atelier, le choix s’est porté sur ces trois produits du fait de la maitrise de leur localisation. Le pin pignon est présent principalement sur les wilayas de Constantine et de Mostaganem, le romarin à Khenchela et le caroubier à Mostaganem et Blida.