Un Fonds de garantie clientèle devrait être installé durant l’année en cours au niveau de la Bourse d’Alger où la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) est en train de préparer une introduction boursière de grands groupes privés opérant en Algérie.
En effet, l’objectif essentiel de ce projet financier ambitieux consiste, notamment, à prémunir les entreprises contre l’absence ou le manque de lignes de crédits bancaires inhérentes à l’investissement.
Il s’agit, en fait, de mener à bien des actions concrètes destinées à assurer le financement des activités économiques, sachant que des banques ont montré des réticences concernant la prise en charge des prêts à accorder aux entreprises, car elles ne veulent pas prendre des risques.
Cette innovation sur le plan financier et boursier pourrait se traduire, dans les faits, par la dynamisation du fonctionnement de la Bourse d’Alger qui ne rayonne pas convenablement actuellement, en raison du système financier national en remodelage et, surtout, de l’environnement des entreprises. La COSOB indique dans son rapport annuel 2009 que «les besoins de l’économie algérienne en matière de financement de projets de développement sont importants et croissants.
Ce sont les grands groupes privés activant, notamment, dans l’industrie, les travaux publics et le bâtiment, ainsi que l’agriculture et les services qui sollicitent ce genre de financement». Les petites et moyennes entreprises et les groupes privés industriels, notamment ceux faisant l’objet d’opérations de mise à niveau en vue d’une compétitivité et ceux qui sont également potentiellement exportateurs, peuvent avoir accès au Fonds de garantie clientèle.
Le marché financier local est également en mesure de financer des entreprises du secteur public ayant des capacités de production, notamment celles qui coopèrent avec des sociétés étrangères renommées dans le cadre d’un partenariat ou de joint-venture.
Avec le redéploiement de la COSOB et sa volonté de se moderniser et de se mettre à la page du système financier international, des investisseurs étrangers seront tentés d’intégrer la Bourse d’Alger. Celle-ci va aussi convaincre les pouvoirs publics d’utiliser les moyens de financement de la bourse des valeurs mobilières afin de finaliser de grands projets de construction d’infrastructures et de complexes industriels.
Etant confiné à quelques entreprises publiques, dont le groupe pharmaceutique Saidal et l’hôtel El- Aurassi, sachant que l’entreprise spécialisée dans la distribution des produits alimentaires et agroalimentaires Eriad a quitté la Bourse d’Alger il y a trois années, cette institution s’attend à un regain d’intérêt des groupes privés. Sonatrach, Sonelgaz, Algérie Telecom et Air Algérie continuent de dominer ce marché obligataire alors que les privés Cevital et Dahli sont les seuls à avoir lancé l’emprunt obligataire.
Régression du marché obligataire Les entreprises algériennes n’ont pas encore une culture développée en matière de bourse et d’actionnariat, cela s’explique par la nature de l’économie nationale en période de transition vers le libéralisme et l’économie de marché dont seuls les capitaux génèrent la croissance et la création des richesses.
L’objet essentiel de la mise en place du Fonds de garantie clientèle vise aussi à contribuer activement à l’essor de l’économie nationale en assurant la croissance et la stabilité financière dans le financement des projets de développement durable.
Le Fonds clientèle doit garantir le remboursement ou l’indemnisation des investisseurs en bourse dans le cas d’une défaillance ou d’un impair commis par un intermédiaire en opération boursière (IOB), relatif à des risques non commerciaux, tel que l’impossibilité d’un IOB de procéder à la restitution de titres ou de rembourser des fonds à ses clients.
Il existe là un facteur de prévention et de contrôle destiné à pallier à toute éventualité. Rappelons qu’en 2009, il n’y avait aucune émission nouvelle d’actions enregistrée tandis que le niveau des ordres d’achat et de vente d’actions a connu une forte diminution au point où il a régressé de 1,45 million (en 2008) à 748.828.
Même le marché obligataire n’évolue pas, selon la COSOB, en ce sens qu’elle n’a délivré que deux visas durant l’année précédente, avec une émission de 31 milliards de dinars, contre 44 milliards de dinars en 2008, et ses trois visas accordés.
A . A .