Vers l’interdiction de TikTok en Algérie ? Un député secoue le gouvernement

Vers l’interdiction de TikTok en Algérie ? Un député secoue le gouvernement

Le débat autour de l’avenir de TikTok en Algérie refait surface, porté cette fois par une voix parlementaire.

L’application chinoise, prisée par des millions d’Algériens, notamment les jeunes, est désormais dans le collimateur du député Abdelbasset Bouhali. Ce dernier appelle ouvertement le Premier ministre Nadir Larbaoui à interdire la plateforme, pointant du doigt ses effets jugés nocifs pour la société.

Selon le média algérien El Awras, dans une question écrite adressée au Premier ministre, le député du parti El-Moustakbal, interpelle les autorités sur la nécessité de bloquer TikTok en Algérie.

Pour lui, cette plateforme est devenue un véritable danger, notamment à cause des challenges et tendances virales qui incitent les jeunes à réaliser des actes risqués, souvent dans le but d’attirer l’attention et gagner en visibilité.

Un appel politique à bannir TikTok pour « protéger la société »

« Ces défis impliquent parfois des manœuvres périlleuses, utilisant des objets ou des effets visuels pour impressionner les spectateurs », écrit-il, soulignant que le caractère viral de ces contenus pousse de nombreux adolescents à franchir des limites potentiellement dangereuses.

Le parlementaire insiste également sur l’usage massif de TikTok par les mineurs, qu’il considère comme un facteur aggravant. Selon lui, cette présence juvénile accentue la diffusion de contenus inadaptés aux normes sociales algériennes, allant de la désinformation à la promotion de comportements qu’il qualifie d’immoraux.

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Si la proposition de Bouhali alimente un débat de plus en plus vif, sa concrétisation se heurte à un cadre juridique strict. En l’état actuel, aucune disposition légale en Algérie ne permet de bloquer une plateforme numérique sans appui réglementaire clair, sauf dans des cas exceptionnels dûment encadrés par la loi.

Pourtant, les critiques ne se limitent pas aux seuls défis dangereux ou contenus trompeurs. De nombreux utilisateurs dénoncent aussi une prolifération de vidéos et de diffusions en direct où s’étalent des comportements perçus comme contraires aux valeurs morales de la société algérienne. Cette accumulation de contenus jugés provocants ou indécents renforce l’idée, chez certains responsables, d’une urgence à agir.

TikTok en Algérie : entre outil de divertissement et vecteur de dérives sociales

TikTok reste l’une des applications les plus populaires en Algérie. Son succès repose sur sa capacité à générer des vidéos courtes, engageantes, souvent humoristiques ou artistiques. Mais cette même viralité en fait aussi une plateforme où les dérapages peuvent facilement se propager. D’ailleurs, ces derniers mois, plusieurs affaires ont mis en lumière l’utilisation problématique de TikTok.

Un outil utilisé pour attirer les candidats à la  » haraga »

En décembre dernier, la police de Mostaganem, en coordination avec les gardes-côtes, a démantelé un réseau criminel impliqué dans l’organisation de traversées clandestines vers l’Europe. Les membres de ce réseau utilisaient TikTok pour publier des vidéos attrayantes destinées à séduire les jeunes en quête de départ, leur promettant un avenir meilleur au-delà de la mer.

Incitation à la conduite dangereuse sur TikTok

Au mois de mars, la Gendarmerie nationale a lancé plusieurs campagnes pour contrer la publication de contenus incitant à enfreindre les règles de sécurité routière. Parmi les vidéos visées, certaines mettaient en scène des automobilistes effectuant des manœuvres risquées ou roulant à des vitesses excessives, souvent dans le but de faire le buzz.

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Des dizaines d’affaires traitées en quelques semaines

En février 2024, pas moins de 28 affaires liées à des contenus dangereux diffusés via TikTok ont été traitées par les forces de sécurité. Un chiffre révélateur de l’ampleur du phénomène et de la mobilisation des autorités face à ces comportements en ligne jugés préoccupants.

Des influenceurs poursuivis pour atteinte aux bonnes mœurs

Au-delà des défis ou des infractions au code de la route, plusieurs influenceurs populaires sur TikTok ont récemment été arrêtés et condamnés à des peines de prison. Les motifs varient, mais incluent souvent la diffusion de contenus considérés comme contraires à l’ordre public ou aux valeurs morales. Ces arrestations traduisent une volonté de reprise en main du contenu numérique par les institutions.