Le ministre des Transports Boudjemaâ Talai, a appelé lundi à une nouvelle organisation des directions de Transports de wilaya (DTW) ainsi que des établissements de transports urbain et suburbain (ETUS) pour remédier à la situation « catastrophique » du transport routier en Algérie.
« On est malade dans le transport ferroviaire et dans le transport aérien mais pour le transport routier c’est une catastrophe (…). », a dit M. Talai lors d’une réunion avec les directeurs de Transports de wilaya et ceux des ETUS, imputant cette situation à un problème d’organisation et de manque de réglementation.
« J’ai remarqué que chaque DTW est organisée à sa manière, son conseil d’administration n’a pas de feuille de route et il n’y a pas une coordination entre les différentes directions », a constaté le premier responsable du secteur.
D’après des professionnels du secteur présents à cette réunion, l’organisation actuelle de ces directions ne permet pas de contrôler le nombre important d’opérateurs qui exercent dans cette activité.
A cet effet, le ministre a appelé à une nouvelle organisation des DTW ainsi que les ETUS pour redresser le secteur et contribuer par conséquent à l’amélioration du cadre de vie du citoyen et au développement économique du pays.
« En premier lieu, on va essayer d’avoir la même organisation dans toutes les DTW avec les mêmes organigrammes, règlements intérieurs et procédures pour pouvoir détecter les anomalies et les vrais problèmes du secteur », a souligné M. Talai.
« Si on arrive à régler le problème de l’organisation, les résultats arriveront tout de suite (…). En outre, il y a des choses simples à faire qui peuvent nous conduire à régler 50% des problèmes en les exécutant d’une manière rigoureuse », a-t-il estimé.
M. Talai a souligné également la nécessité d’agir en amont pour régler notamment les problèmes dans l’affectation des lignes de transport, caractérisée par une « anarchie totale » à cause de l’absence d’un plan national de transport, l’octroi des permis de conduire ainsi que les problèmes liés à l’ouverture des auto-écoles.
L’ouverture des auto-écoles est soumise au décret exécutif 12-110 de 6 mars 2012 fixant les conditions d’organisation et de contrôle des auto-écoles qui oblige les gestionnaires de ces établissements d’avoir une licence ou bien, de recruter un universitaire pour pouvoir exercer le métier.
La majorité des représentants des auto-écoles s’opposent à ce décret entré en vigueur en mars dernier.
Pour le ministre, ouvrir une auto-école nécessite une formation dans le domaine et non pas un diplôme universitaire dans des spécialités qui n’ont aucune relation avec le métier d’où la nécessité de revoir cette procédure, selon lui.
Le procédé d’octroi des agréments du service taxi, la formation des conducteurs de bus notamment ceux du secteur privé constituent aussi des domaines qui nécessitent des corrections, a-t-il encore insisté.
Le transport urbain et suburbain en Algérie est dominé à 90% par les opérateurs privés en plus des ETUS de wilaya, selon les données présentées au ministre lors de la réunion.
Ce mode de transport est caractérisé principalement par une anarchie dans la délivrance des lignes de transport à cause de l’absence d’un plan national de transport d’où la saturation de certaines lignes et destinations alors que d’autres connaissent un déficit.
En outre, la loi actuelle sur le transport terrestre n’est appliquée que partiellement faute de certains textes d’application ce qui freine le développement de ce mode de transport, a-t-on également expliqué.
Le manque des infrastructures d’accueil des passagers comme les stations de bus et les gares routières ainsi que la vétusté du parc de bus figurent aussi parmi les points soulevés dans cette rencontre.