L’Observatoire ConsumerLab d’Ericsson vient de publier la huitième édition de son rapport sur les 10 grandes tendances de consommation technologique pour l’année 2019. Cette liste se base sur des informations concernant l’évaluation des opinions et des attentes des consommateurs sur les technologies de demain, comme l’intelligence artificielle (IA), la réalité virtuelle, la 5G et l’automatisation.
«Beaucoup d’espoir et de peur occupent simultanément l’esprit des consommateurs, à mesure que les technologies du numérique se répandent dans la société. Les perspectives sont prometteuses et les opinions des usagers sur une société automatisée sont englobées dans ce rapport», peut-on lire dans le document. Le dernier rapport d’Ericsson révèle que les technologies autonomes et prédictives de l’humeur pourraient bientôt jouer un rôle plus important dans la vie quotidienne des usagers. Les conclusions du document reposent essentiellement sur une enquête en ligne réalisée en octobre 2018 auprès de 5 097 utilisateurs avancés d’internet basés à Johannesburg, Londres, Mexico, Moscou, New York, San Francisco, Sao Paulo, Shanghai, Sydney et Tokyo. Agés de 15 à 69 ans, les participants à cette enquête ont une utilisation moyenne élevée des nouvelles technologies numériques. Dans l’échantillon concerné, 47% utilisent des assistants virtuels tels que Siri d’Apple, Google Assistant et Alexa d’Amazon au moins une fois par semaine et 31% utilisent une réalité augmentée ou virtuelle (AR/VR) toutes les semaines. «Imaginez un smartphone animé d’une conscience, capable de décrypter non seulement ce que vous faites, mais aussi ce que vous êtes», a indiqué Michael Björn, directeur de la recherche à l’observatoire ConsumerLab d’Ericsson et auteur principal du rapport. «Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est capable de cerner votre personnalité rien qu’en regardant dans vos yeux. Les premiers adoptants que nous avons interrogés imaginent même un futur où nos équipements auront de nous une connaissance meilleure que celle que nous aurons d’eux», a-t-il ajouté. Devrions-nous considérer ces technologies comme une menace ou une opportunité ? La réponse de Pernilla Jonsson, directrice au sein du Consumer & Industry Lab : «Nous sommes déjà entrés dans une ère où l’humain et des machines dotées d’intelligence interagissent dans presque chaque aspect de la vie quotidienne. Mais, nous n’en sommes encore qu’aux premiers balbutiements.» La première tendance révèle que bientôt, nos terminaux nous connaîtront mieux que nous les connaissons ! Plus de 60% des utilisateurs d’assistants virtuels pensent qu’il existera, d’ici trois ans, des équipements capables de décrypter nos humeurs. «Aujourd’hui, l’IA peut déjà comprendre votre personnalité simplement en vous regardant dans les yeux ou en entendant votre voix. La moitié de ceux qui utilisent aujourd’hui des assistants virtuels, par téléphone ou via des hauts-parleurs intelligents pensent que leurs smartphones comprendront bientôt leurs émotions. Et 42% pensent que les smartphones les comprendront bientôt mieux que leurs amis», lit-on dans le rapport. La deuxième tendance concerne les disputes «intelligentes».
Un «assistant virtuel» membre de la famille
L’étude relève que les assistants virtuels pourraient discuter avec leurs utilisateurs comme s’ils étaient des membres de leurs familles. «Ils sont 66% à imaginer, également d’ici trois ans, l’existence d’enceintes intelligentes capables de se lancer dans des disputes, comme le feraient les membres d’une famille», indiquent les rédacteurs du rapport. La troisième tendance, ce sont les applications espionnes. En effet, 47% des consommateurs interrogés pensent que les applications collectent des renseignements sur eux, même en dehors des périodes d’utilisation. «De nombreuses applications populaires utilisent des caméras, microphones et informations de localisation pour collecter des données sur le comportement quotidien des consommateurs, même lorsque les applications ne sont pas utilisées», peut-on noter dans le rapport. La tendance 4, c’est l’accord forcé : 51% des consommateurs se disent agacés par le fait qu’il leur est sans cesse imposé d’accepter l’utilisation de cookies collectant les données. «Avec un nombre croissant de sites Web souhaitant collecter nos informations, la navigation internet est devenue une véritable corvée. Bien que l’initiative de l’UE visant à protéger les données et l’intégrité des utilisateurs tienne compte des avantages des consommateurs, elle a déclenché une épidémie mondiale d’entreprises qui essaient de les amener à renoncer à leurs droits sur les données personnelles», souligne le rapport. La cinquième tendance, c’est l’internet des compétences. Le rapport indique que plus de 50% des utilisateurs de la réalité augmentée/virtuelle rêvent d’applications, lunettes ou gants qui les aideraient, virtuellement, à accomplir des tâches pratiques quotidiennes telles que la cuisine et les réparations. «Avec des instructions qui s’adaptent numériquement à toutes les tâches à accomplir et qui seront bientôt disponibles à la demande, nous assisterons probablement à la création de tout un réseau de compétences», estiment les rédacteurs du rapport. Quant aux cinq tendances restantes, elles concernent : «consommation sans aucune intervention» où près de la moitié des utilisateurs d’assistants virtuels souhaiteraient des factures ou des abonnements automatiques, ainsi que des articles ménagers capables d’auto-réapprovisionnement. Par ailleurs, «31% des consommateurs envisagent bientôt d’aller à des «cours de gymnastique mentale» pour s’exercer à la réflexion et lutter contre ce que le rapport appelle «l’obésité mentale». Dans le «moi écologique», le rapport explique que «39% des consommateurs sont demandeurs d’une montre capable de mesurer leur empreinte carbone», alors que 48% des utilisateurs de réalité augmentée/virtuelle veulent des avatars en ligne, une sorte de «jumeaux numériques», capables de les imiter à la perfection, de manière à pouvoir être à deux endroits à la fois. Enfin, près de 20% des utilisateurs des smartphones pensent que la 5G permettra d’améliorer la connectivité des objets, et sera le moteur de l’automatisation de la société.
F. F.