Le secrétaire général de l’Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hazab Ben Chahra, a affirmé que le recensement général du cheptel à l’aide de puces électroniques révélera le nombre exact de têtes de bétail dont dispose l’Algérie.
Le lancement officiel de l’opération a eu lieu dimanche 13 novembre 2022 à Alger. Celle-ci vise à créer une base de données numériques du cheptel national et à déterminer le véritable nombre d’éleveurs en Algérie.
Le prix du fourrage à l’origine de la crise du secteur de l’élevage en Algérie
Ben Chahra a expliqué que les chiffres qui ont été donnés précédemment, à savoir 3 millions de têtes de bétail, sont loin de la réalité. Le secrétaire général de l’UGCAA estime que ce nombre devrait plutôt tourner autour des 2 millions de têtes.
Les éleveurs, précise Ben Chahra, avaient exagéré le nombre de têtes de bétail qu’ils possédaient afin de bénéficier de quantités supplémentaires de fourrage et d’engrais. Il a, en outre, souligné que le fourrage, dont le prix du quintal dépasse désormais les 7000 DA, constitue la principale cause de la crise du secteur de l’élevage.
De ce fait, le secrétaire général de l’UGCAA a appelé à la mise sur pied d’un ministère de la Planification et des Statistiques. Ce dernier s’attellera à trouver des solutions radicales et opérationnelles qui éviteront le recours aux opérations « extincteur » que l’État déclenche périodiquement, notamment à l’occasion du mois de Ramadan et de l’Aïd al-Adha, pour ramener un tant soit peu les prix de la viande rouge à la baisse.
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Par ailleurs, l’Union générale des commerçants et des artisans a annoncé, mercredi 30 novembre, lors d’une conférence de presse, la relance de la Fédération nationale des viandes rouges et dérivés et la nomination de Marouane Khair comme président de l’association.
Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire avant de plafonner les prix de la viande ?
Concernant la filière des viandes rouges, les représentants de l’UGCAA s’apprêtent à rencontrer le ministre de l’Agriculture afin de discuter avec lui de la question du plafonnement des prix. Car cette dernière nécessite une connaissance des problèmes qu’affronte la chaîne de production de la viande dans chacun de ses maillons : éleveurs, grossistes, bouchers…
À ce propos, Marouane Khair a indiqué que 25 % des boucheries ont dû baisser le rideau. « Même les marchands de viande n’en mangent pas, car son prix chez l’éleveur est complètement différent de son prix de vente au consommateur », a-t-il soutenu.
Par la suite, le président de la Fédération des viandes rouges a expliqué que l’idée de plafonner les prix était bonne, mais qu’il faut au préalable consulter tous les acteurs du secteur et résoudre les difficultés qui accablent les éleveurs, en particulier celle des prix du fourrage.
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En guise de solutions, M. Khair propose d’installer des coopératives agricoles qui mettent à la disposition des éleveurs les fourrages à des prix plus bas que ceux du marché ; et de construire des abattoirs publics supplémentaires, précisant que des projets existent, mais qu’ils attendent leur concrétisation.
Du reste, les représentants l’UGCAA ont convenu à l’unanimité de la nécessité de rouvrir le champ de l’importation de la viande rouge en parallèle de la recherche de vraies solutions pour encourager l’élevage de bétail en Algérie. Ils ont aussi suggéré d’activer le système de troc dans le sud et de durcir les sanctions contre les spéculateurs.
Rappelons enfin qu’entre 2011 et 2020, les prix de la viande rouge en Algérie ont connu une augmentation exponentielle. Ainsi, chez les grossistes, le kilo de viande coûte désormais entre 1150 DA et 1300 DA, et dans les boucheries, ils grimpent jusqu’à 2000 DA !