Difficultés n Alors que les Algériens craignent une hausse des prix des produits alimentaires d’épicerie dès janvier, ils sont d’ores et déjà confrontés depuis quelques jours à des augmentations des prix de la viande blanche ainsi que des fruits et légumes.
Le prix d’un kilo de viande blanche a, en effet, atteint les 390 DA durant le week-end, contre 340 DA il y a peu de temps», a-t-on constaté hier, samedi, dans la plupart des marchés d’Alger.
«Tous les prix des produits agricoles et alimentaires ont augmenté ici et même ailleurs !», assure un marchand. «Vendredi dernier, j’ai payé un blanc de poulet à 500 DA ! C’est surprenant ! C’est le montant que j’ai l’habitude de débourser pour un poulet entier», s’offusque une ménagère d’Alger. A Hussein Dey, «la viande blanche congelée coûte 340 DA le kilogramme. Au souk de Blida, tous les prix ont flambé ! C’est une catastrophe», nous dit de son côté un père de famille qui se dit incapable de gérer son budget durant cette conjoncture marquée par la hausse des denrées alimentaires
«On n’y arrive plus. On est saignés de partout». Et c’est donc au tour des fruits et légumes, dont les prix étaient très abordables depuis quelques semaines, de prendre des ailes. Le prix de l’oignon était affiché entre 50 et 60 DA alors qu’actuellement, il est cédé entre 80 et 90 DA, soit presque le double, a-t-on constaté lors d’un tour effectué hier au marché de Réda Houhou (ex Clauzel). L’ail demeure le légume le plus cher durant cette période. Il faut débourser environ 650 pour en avoir un kilogramme !
Au marché Ferhat Bousaad (ex Messonier) , ce légume a frôlé les 800 DA le
kilogramme ! «J’achète l’ail à 700 DA /kg au marché de gros, je prends uniquement la marge bénéficiaire de 50 DA sans plus, je fais mes calculs pour payer mon étal qui me revient 10 000 DA le mois», justifie un marchand.
Cette tendance haussière concerne pratiquement tous les légumes dans ce marché, où les étals semblent moins achalandés qu’avant. La tomate est proposée aux consommateurs entre 90 et 100 DA le kilo, alors qu’il y a à peine deux jours elle coûtait 50 DA. Les autres légumes ont connu aussi une hausse, la courgette est actuellement cédée entre 160 DA et 180 DA, les poivrons entre 140 DA et 150 DA. Le concombre à
140 DA, les fèves, les petits poix, les légumes secs à 200 DA le kilogramme alors que les poireaux sont inaccessibles.
Ce légume de saison coûte environ 250 DA le kilogramme. Les fruits sont également touchés par cette hausse. La pomme de qualité a frôlé les 300 DA le kilo, alors que son prix oscillait, il y a quelques jours les 200 à 250 DA. Les prix des mandarines et des oranges de saison restent chers : un kilogramme de mandarine est cédé entre 120 et 160 DA le kilogramme. Interrogé sur les causes de cette flambée injustifiée des prix des fruits et légumes, les marchands imputent, généralement cette hausse aux prix pratiqués par les vendeurs des marchés de gros. La spéculation a une incidence capitale sur la flambée des prix. «Très souvent, la marchandise passe par plusieurs intermédiaires avant d’arriver, enfin au marché de détail», nous révèle un ancien vendeur au marché de Ferhat Boussad.
Samia Lounes