Après la décision du gel des importations des viandes rouges, décidée depuis le 4e trimestre 2020, les autorités devront s’atteler désormais sur la régulation du marché, par notamment le plafonnement des prix.
C’est la chargée d’étude auprès du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Sabrina Ichou qui a appelé les principaux intervenants dans la filière dans ce sens.
Dans une déclaration à l’agence officielle, la responsable a insisté sur la nécessité pour les acteurs de la filière de s’organiser pour rendre les prix plus abordables.
« Les associations interprofessionnelles doivent s’entendre, y compris sur les marges bénéficiaires à travers des contrats prédéfinis afin de réguler les prix des viandes qui restent excessifs malgré une production conséquente qui dépasse 50 millions de quintaux par an », a-t-elle déclaré.
Pour elle, toutes les conditions sont réunies pour booster la filière et développer la chaîne de distribution à travers le pays.
Parmi ces conditions, chargée d’étude a cité les trois complexes d’abattage établis dans les régions steppiques des Hauts plateaux à savoir le complexe de Boukteb (El Bayadh), de Hassi Bahbah (Djelfa) et celui d’Oum Bouaghi (Aïn M’Lila).
L’installation de ces complexes précisément dans ces zones, n’est pas fortuit, selon elle, d’autant que cela qu’elles soient accessibles aux éleveurs et aux maquignons qui vendent le bétail sur pied pour l’approvisionnent des abattoirs.
« En plus d’une chaîne d’abattage mixte ovine et bovine, ces infrastructures réalisées aux normes HACCP, sont dotées des entrepôts frigorifiques, des tunnels de congélation et même de parcs pour accueillir les animaux vivants en cas de sécheresse », a ajouté la même responsable.
« Les importations en hausse, malgré la disponibilité du produit local »
Pour sa part, Khaled Bouchelaghem, Directeur général du Commerce extérieur au ministère du Commerce, a rappelé que les autorités ont « décidé de geler les importations des viandes rouges fraîches et congelées qui ne cessent d’augmenter d’une année à l’autre malgré la disponibilité du produit local ».
Selon lui, les importations de l’Algérie en viandes rouges bovines avaient atteint 122 millions de dollars rien que pour les dix premiers mois de l’année 2020, dont 67,5millions de dollars en viande fraîche et 54,5 millions de dollars en congelée.
Ces importations ont connu une tendance haussière, malgré la disponibilité du produit local, « ce qui va à l’encontre de l’économie nationale », selon le même responsable.