Victime d’une agression au couteau et d’une tentative d’assassinat, une Algérienne risque de se faire expulser du territoire français malgré les nombreux recours introduits par son avocat.
Selon les informations rapportées par le journal français Le Point, une Algérienne de 41 ans risque de se faire expulser de France après avoir quitté l’Algérie il y’a une vingtaine d’années. « Son avocat, Me Yassine Yakhouti, a formé un appel contre ce jugement, qui, désormais, est définitif, mais en vain ».
« La situation de cette femme a basculé en 2014, quand elle a eu affaire à la justice en sa qualité de victime ». En effet, elle avait été agressée par un homme qui la harcelait depuis des semaines pour l’épouser. Ayant refusé son offre, ce dernier s’en était pris à elle dans la rue, avec un cutter à la main, menaçant de la tuer.
Les nombreux témoins présents sur place ont fait fuir l’agresseur, cependant, avant de s’en aller, il a laissé plusieurs coups de cutter sur le corps de la victime, notamment au niveau de son visage, de son cou et de ses fesses.
Lors d’un procès en appel en 218, le mis en cause a été condamné à 14 ans de prison, pour justifier son acte, il a affirmé avoir agi par jalousie et a juré avoir entrepris une liaison avec sa victime.
« La justice pénale l’a reconnu comme victime mais l’administration reste aveugle »
« Durant tout le temps de l’instruction, et encore aujourd’hui, la jeune femme continue de recevoir des appels anonymes, des actes d’intimidations et de menaces ». Selon son avocat, certains appels proviennent d’Algérie.
Concernant la demande de son expulsion, « la préfecture a formulé des récriminations typiques du droit des étrangers, les autorités lui reprochent de ne pas avoir fourni suffisamment de justificatifs attestant sa présence continue en France entre 2006 et 2009 », a révélé la même source, avant de rajouter qu’ « une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui a été notifiée ».
Face à cette décision, Me Yakhouti a mis en ligne, mercredi dernier, une pétition pour tenter de sensibiliser l’opinion sur la situation de sa cliente, qui ne comprend toujours pas pourquoi son dossier est bloqué. « La justice pénale a pleinement reconnu Karima en sa qualité de victime et lui a donné la protection nécessaire contre les menaces qu’elle subit. L’administration, elle, reste aveugle. Ne pas l’aider, c’est la condamner », a soutenu l’avocat.