Alors que les statistiques des accidents de la route en Algérie ne cessent de s’aggraver, suscitant l’inquiétude des autorités et de la société civile, un nouvel événement tragique vient de secouer la ville de Constantine.
En effet, un conducteur a été arrêté après avoir été filmé en train de foncer à toute vitesse sur le pont Saleh Bey. Les images, rapidement partagées sur les réseaux sociaux, ont alerté les autorités.
Selon un communiqué de la gendarmerie nationale, le conducteur et son passager, à bord d’une Volkswagen Golf 7, ont été interpellés. Les vidéos montrent clairement le véhicule effectuant des manœuvres dangereuses à une vitesse excessive sur le pont.
🟢 À LIRE AUSSI : Accident de la route : Un bus dérape, et fait 13 victimes
Le dénouement était prévisible : le conducteur, ayant perdu le contrôle de son véhicule en raison de sa conduite irresponsable, a percuté violemment un mur en béton, causant d’importants dégâts matériels à la voiture et à la structure.
Une patrouille de la gendarmerie a été dépêchée sur les lieux pour constater les faits et procéder aux arrestations. Les deux individus ont été placés en garde à vue et seront poursuivis pour « mise en danger de la vie d’autrui ».
Cet incident met en lumière les dangers de la conduite excessive et rappelle la nécessité de respecter le code de la route. Les autorités appellent les usagers à faire preuve de prudence et à adopter une conduite responsable.
Accidents de la route : Près de 4000 morts par an en Algérie
L’accident survenu à Constantine, bien qu’isolé, s’inscrit dans un contexte bien plus large : celui d’une véritable crise de la sécurité routière en Algérie. En effet, les chiffres sont alarmants : près de 4000 personnes perdent la vie chaque année sur les routes du pays.
Selon un bilan récent de la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), l’Algérie a enregistré pas moins de 24 751 accidents de la circulation en 2023, faisant 33 995 blessés et 3628 morts. Ces chiffres, en hausse par rapport à 2022, témoignent d’un problème persistant malgré les efforts déployés par les autorités.
🟢 À LIRE AUSSI : Lancement de la numérisation des examens du permis de conduire : Voici les 4 wilayas concernées
La tendance s’est malheureusement confirmée en 2024. En effet, au cours des cinq premiers mois de l’année, la DNSR a déploré 11 162 accidents de la route, ayant entraîné la mort de 1 446 personnes et causé des blessures à 14 852 autres.
Face à cette hécatombe routière, Ahmed Naït El Hocine, directeur général de la DNSR, a souligné la nécessité de renforcer la répression et de revoir le code de la route. «Il est primordial de durcir la loi dans le sens de la criminalisation de certaines infractions, notamment les grands excès de vitesse et les manœuvres dangereuses délibérées», a-t-il déclaré.
🟢 À LIRE AUSSI : Bilan humain très lourd : 11 morts dans un accident de navette transportant des employés à Ouargla
Le président de la République a d’ailleurs abonde dans le même sens, en appelant à une «solution coercitive» pour lutter contre ce fléau.
Les pistes pour améliorer la sécurité routière sont multiples :
- Durcissement des sanctions : La criminalisation de certaines infractions devrait dissuader les comportements dangereux.
- Réforme du code de la route : Une révision en profondeur du code de la route est nécessaire pour l’adapter aux réalités actuelles et renforcer les mesures de sécurité.
- Amélioration de la formation des conducteurs : Une formation plus rigoureuse et adaptée aux enjeux de la sécurité routière est indispensable.
- Modernisation des outils de contrôle : L’utilisation de technologies modernes (radars, caméras, etc.) permettra de mieux surveiller les routes et de sanctionner les infractions.