Le ministère des Affaires étrangères du Vietnam a célébré solennellement mardi 17 janvier 2023 à Hanoï le 50e anniversaire de la signature des Accords de Paris sur la cessation de la guerre et le rétablissement de la paix au Vietnam (27 janvier 1973 – 27 janvier 2023).
Lors de la cérémonie, le ministre des Affaires étrangères, Bùi Thanh Son, a souligné que les Accords de Paris signés il y a un demi-siècle mirent fin avec succès à la négociation la plus longue et la plus compliquée de l’histoire diplomatique du Vietnam pour clôturer la plus longue guerre du XXe siècle. Selon lui, cette grande victoire est due à la lutte inflexible et indomptable et aux énormes sacrifices de l’armée et du peuple vietnamiens tant sur les fronts politique, militaire que diplomatique, sous la direction clairvoyante et ingénieuse du Parti et du Président Hô Chi Minh.
L’Ambassade du Vietnam en Algérie vous présente un extrait de son discours, portant sur les leçons pour la politique étrangères du Vietnam :
[…] Revenir sur la lutte diplomatique qui a conduit aux accords de paix de Paris, c’est revenir sur une étape héroïque de l’histoire de notre nation. C’est faire passer le mot de l’unique et illustre tradition diplomatique vietnamienne. La négociation, la signature et l’application des Accords de paix de Paris est un manuel inestimable sur l’école de la diplomatie vietnamienne. De ce processus sont ressorties de nombreuses leçons éprouvées, dont beaucoup sont devenues des philosophies et des principes fondamentaux de la politique étrangère du Parti et de l’État dans le processus du Doi Moi et du développement et de la défense nationaux aujourd’hui.
Premièrement, il s’agit de la leçon de persévérance dans la sauvegarde de l’indépendance nationale, de l’autonomie et de l’indépendance au service des intérêts nationaux. C’est à la fois un principe cohérent et une leçon cruciale de la révolution vietnamienne dans son ensemble et des efforts de la Conférence de Paris. C’était l’indépendance et l’autonomie dans chaque décision et chaque étape qui avaient aidé le Viet Nam à maintenir son initiative et son élan. Rester ferme dans ses objectifs et ses principes, tout en restant flexible dans ses tactiques de négociation, c’est ainsi que nous avons réussi à garantir au mieux les intérêts nationaux à tout moment.
Deuxièmement, il y a la leçon sur la combinaison du pouvoir de la nation avec celui de l’époque. Le pouvoir de la nation venait de la bannière de la justice, de la paix, de l’indépendance et de la souveraineté nationales et de l’intégrité territoriale. C’était la force d’une stratégie et d’une tactique révolutionnaires précises du Parti. C’était la puissance de la grande unité nationale et de la tradition de patriotisme et de caractère culturel et diplomatique de notre peuple. Cette puissance est issue d’une habile combinaison entre les fronts politique, militaire et diplomatique. La puissance de l’époque était l’incarnation du désir partagé de toutes les nations et de tous les peuples de paix et de développement, et de leur respect des droits fondamentaux des nations, de la justice et de la dignité humaine. C’était le point culminant de la puissance de la nation et du soutien des peuples du monde qui a donné naissance à une force collective, avec laquelle le peuple vietnamien a revendiqué la victoire dans notre juste lutte.
Troisièmement, la leçon sur la persévérance dans les objectifs et les principes, et la flexibilité dans les tactiques, fidèle au principe de « ferme dans la politique, mais flexible dans son exécution ». Notre objectif et notre principe étaient l’indépendance nationale et la réunification, ainsi que le respect de la souveraineté nationale, comme l’a dit le président Ho Chi Minh : « Le Vietnam est un, le peuple vietnamien est un. Les rivières peuvent s’assécher, les montagnes peuvent s’éroder, mais cette vérité ne changera jamais ». La stratégie du Viet Nam consistait à « se battre tout en négociant », en procédant à des ajustements créatifs et flexibles en fonction des différents problèmes, phases et partenaires. Ces efforts ont toujours été fidèles à cet objectif stratégique.
Quatrièmement, la leçon sur un style et un art de la politique et de la diplomatie immergée dans l’école Ho Chi Minh de pensée, de style et d’art diplomatique. Il s’agit d’une leçon sur l’évaluation précise de l’actualité, la connaissance de soi et des autres, la compréhension du temps et de ses tendances, la saisie des victoires par étapes pour se préparer à un triomphe éventuel. Il s’agit d’une leçon sur la création et la bonne utilisation des opportunités. C’est aussi une leçon de combinaison harmonieuse entre la stratégie et la tactique, entre la lutte politique et militaire avec la diplomatie, entre la diplomatie d’État, de parti et de peuple à peuple, entre l’indépendance, l’autonomie et la solidarité internationale, et entre les forces diplomatiques du Nord et Sud – deux mais un, un mais double.
Cinquièmement, la leçon sur la prise d’initiative dans la construction d’un service diplomatique, dans laquelle le développement du personnel a joué un rôle déterminant. Compte tenu de la réalité de la révolution vietnamienne et avec leur vision stratégique, dès le début, notre parti et le président Ho Chi Minh avaient dirigé la constitution d’un corps de cadres aux fins de la lutte diplomatique. Entre la conférence de Genève en 1954 et la conférence de Paris, le service diplomatique vietnamien a grandi de manière exceptionnelle. C’étaient des révolutionnaires dévoués et bien formés à l’art de gouverner et aux subtilités de l’art de la négociation. Notre parti et le Président Ho Chi Minh ont sélectionné, formé et fait confiance aux diplomates les plus exemplaires sur ce front. Ce fut un facteur critique dans le triomphe de la Conférence de Paris.
Sixièmement, la leçon primordiale était la direction consolidée et absolue du Parti sur la cause révolutionnaire de notre peuple, et sur le front diplomatique en particulier. Grâce à une mise en œuvre créative du marxisme-léninisme et de la tradition de défense nationale et des pensées de Ho Chi Minh de notre peuple, ainsi qu’à une évaluation précise de la réalité révolutionnaire nationale et internationale, le Parti a défini une vision, une feuille de route et une stratégie précises pour la révolution. Cela a conduit à la création d’un front diplomatique actif et offensif en étroite collaboration avec le front diplomatique et militaire. C’est cet état de « combattre tout en négociant » qui avait amené un pouvoir combiné pour une victoire complète.