ALGER – Le ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), Mohamed Hattab, a appelé dimanche à Alger les différents médias nationaux à s’autocensurer « s’il le faut », pour éviter d’attiser d’éventuelles tensions susceptibles d’accentuer le phénomène de la violence dans les stades.
« Je sais que pour un journaliste, c’est presque un sacrilège d’occulter une déclaration fracassante qui pourrait littéralement faire exploser l’audimat. Mais désormais, la raison et le bon sens doivent l’emporter sur cela. Les médias doivent prendre conscience que certains propos qu’ils rapportent, même fidèlement, peuvent accentuer le phénomène de la violence, d’où la nécessité de les éviter, quitte à s’autocensurer », a préconisé le MJS à l’occasion du 6e Cours de médecine du sport.
« A chaud, un athlète, un entraîneur ou un président de club peut déraper, en tenant des propos inappropriés qui pourraient inciter à la violence. Mais ce n’est pas pour autant une raison de les rapporter. On peut tuer le poussin dans l’oeuf et éviter ainsi d’envenimer la situation », a-t-il ajouté.
M. Hattab s’est dit « conscient de l’ampleur de la tâche » qu’il demande aux journalistes, dont l’objectif est souvent de décrocher un scoop ou un titre accrocheur, pour attirer les lecteurs, les auditeurs et les spectateurs, mais d’après lui « à l’avenir, il faudra songer à placer l’intérêt général du sport national au-dessus de toute autre considération ».
Toujours dans le cadre de la lutte contre la violence dans les stades, le MJS s’est réuni dernièrement avec les présidents des fédérations des sports collectifs avec l’espoir qu’ils feront passer son message de sensibilisation aux clubs, chacun dans sa discipline respective, et qu’à leur tour, les présidents de club le feront passer aux athlètes et aux supporters.
La violence dans les stades est devenue un phénomène récurrent dans le sport national au cours des dernières années, et pas uniquement en football, puisque d’autres disciplines comme le handball et le basket-ball sont touchées. Une situation qui a incité l’Etat algérien à s’impliquer de manière directe dans la lutte contre ce phénomène avec l’ambition de l’éradiquer.