Chaque année, notre pays compte de nombreux cas de violence à l’égard des femmes. Ce fléau prend des proportions inquiétantes et démesurées à l’échelle mondiale et regroupe l’ensemble des violences morales, physiques, sexuelles ou encore psychologiques perpétrées contre le sexe féminin. Mais qu’en est-il des chiffres en Algérie pour l’année 2022 ?
À l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, coïncidant avec le 25 novembre, la commissaire de police, cheffe du bureau central de la protection des personnes vulnérables au sein de la direction de la police judiciaire, Yasmine Khouas, a fait part du bilan enregistré dans notre pays en 2022.
En effet, elle a révélé que « les services de la Sûreté nationale ont recensé plus de 9.000 cas de violences contre les femmes durant les neuf (9) premiers mois de l’année en cours, dont 4.627 cas dans le milieu familial et 4.616 autres en dehors du foyer familial ».
Violence à l’égard des femmes : un bilan en baisse
D’après la même responsable, « ces chiffres indiquent que le bilan des violences faites aux femmes en Algérie pour l’année 2022 a enregistré une baisse par rapport à la même période de l’année 2021, qui avait recensé 5.646 cas de violences dans le milieu familial et 5.412 cas en dehors du foyer ».
En outre, la commissaire de police, cheffe de la brigade chargée de la protection des personnes vulnérables à la Sûreté de wilaya de Boumerdès, Chergui Zahra, a aussi abordé la question lors d’une rencontre organisée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).
Ainsi, elle a fait savoir que sur le nombre total de cas de violences contre les femmes, « les services de Sûreté nationale ont enregistré 3.405 cas d’agressions physiques depuis janvier dernier, contre 5.105 cas en 2021 ». Mais aussi, « 1.036 cas de mauvais traitements contre 1.462 cas l’année passée, ainsi que 48 cas d’agressions sexuelles, contre 71 durant l’année 2021 ».
Violences contre les femmes en Algérie : que révèlent les chiffres de l’INSP ?
D’ailleurs, il convient de rappeler que l’Institut national de santé publique (INSP) avait publié un rapport, révélant les résultats d’une enquête menée dans cinq wilayas du pays, à savoir Alger, Oran, El Oued, Médéa et Blida. Et ce, sur pas moins de 3.647 femmes.
Les chiffres du rapport de l’INSP avaient démontré que « les grandes villes connaissaient un plus grand taux de violences contre les femmes. Avec 60 % à Alger, 27 % à Oran, 6 % à Blida et respectivement 4 et 3 % à Médéa et El Oued ».
De plus, l’enquête avait révélé que « l’âge moyen des victimes avoisinait les 35 ans », avec « la prédominance de la tranche comprise entre 25 et 34 ». Concernant la situation matrimoniale et le niveau d’instruction de ces femmes ; le rapport avait indiqué que « 61 % d’entre elles étaient mariées, 21 % célibataires, 5 % divorcées et 3 % veuves ». Et que « 22 % des femmes violentées avaient un niveau moyen, 20 % un niveau secondaire, 13 % un niveau universitaire, 10 % un niveau primaire et 8 % étaient sans instruction ».