Le débat sur le port de l’abaya dans le milieu scolaire fait rage en France. En effet, suite à la confirmation du ministre français de l’Education, Pap N’Diaye, en octobre dernier, selon laquelle le nombre des signalements relatifs aux tenues islamiques en France était en augmentation, le débat sur ce sujet revient de plus belle.
Ainsi, de nombreuses déclarations et autres commentaires de politiciens français ont animé le début public en Hexagone la semaine dernière.
« C’est une attente à la laïcité. Cela a pour but de tester la résistance de la république française, pour tester, évidemment, les défenses immunitaires de la république française et pour nous mener une guerre de civilisation », dit Jordan Bardella, le président du Rassemblement National.
Jordan Bardella compare les jeunes filles qui portent l’#abaya (tenue non interdite par la loi) à des virus : « Elles attaquent les défenses immunitaires de la nation », sur #CNEWS bien sûr. (12/04/2023 – 8h) pic.twitter.com/ku6niHAiPV
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Ainsi, selon le chef du parti de la Droite, l’abaya n’est rien d’autre qu’un virus ou encore une tumeur qui menacerait la France ! Dans le même registre, l’économiste français, Éric Maurin a dit, « L’abaya pourrait avoir des effets négatifs sur les résultats scolaires et l’intégration » explique-t-il au Figaro.
« Le débat sur l’abaya est l’arbre qui cache la forêt »
Suite à la réaction du CFCM, Conseil Français du Culte Musulman, qui affirme que, « l’abaya n’est pas un signe religieux », des voies se sont levés pour dénoncer un débat qui veut détourner l’attention des Français des « vrais » problèmes du système scolaire.
Ainsi, le spécialiste de philosophie politique, Jean-Fabien Spitz, a dit, « Parler d’abayas, c’est éviter de parler de tout ce qui va mal. Faut-il vraiment dresser la liste des maux qui affectent aujourd’hui l’école publique en France ? On laisse de côté le manque des moyens, les écoles amiantées, le harcèlement scolaire et les salaires des enseignants en chute libre, pour parler de la longueur des robes des lycéennes ! » explique-t-il au Café de la pédagogie.
Le philosophe français a ajouté, « La France régresse dans les classements Pisa. Il y a une ségrégation sociale croissante avec un enseignement privé », ajoute-t-il au site spécialisé de l’actualité pédagogique.