Virus Zika : des dangers pour le cerveau adulte ?

Virus Zika : des dangers pour le cerveau adulte ?

Des chercheurs américains alertent les autorités sanitaires à propos des risques pour les cellules cérébrales adultes.

Le monde entier a le regard fixé sur le Brésil en cet été 2016, en partie à cause des Jeux Olympiques, et en partie à cause du virus Zika. Responsable de nombreux cas de fausses couches chez les femmes enceintes, de microcéphalie chez les nouveau-nés, ainsi que du syndrome de Guillain-Barré chez les adultes, ce virus attaquerait également certaines cellules du cerveau.

Des chercheurs de l’université Rockefeller, aux Etats-Unis, se sont intéressés aux cellules progénitrices neurales, un type de cellules souches destinées à se transformer en neurones. Particulièrement sensibles au virus lorsqu’elles se trouvent dans deux zones précises du cerveau, ces cellules servent à générer des neurones essentiels pour l’apprentissage et la mémoire, expliquent-ils dans la revue Cell Stem Cell. Les scientifiques se sont demandés si le virus Zika pouvait infecter les cellules progénitrices neurales chez l’adulte.

Surveiller l’ensemble de la population

Pour répondre à cette question, ils ont effectué des tests sur des souris en laboratoire. Ils ont ainsi constaté la mort cellulaire ainsi que la réduction de la production de nouveaux neurones chez les souris infectées. Chez les humains, ce type d’infection pourrait se traduire par une hausse des risques de troubles cognitifs tels que la dépression et la maladie d’Alzheimer.

« Il s’agir d’une maladie complexe et les modèles établis sur des souris ne sont pas forcément transposables à l’homme. Les effets sur le cerveau adulte à long terme sont difficiles à prévoir. Ils sont sans doute plus subtiles mais maintenant nous savons dans quelle direction chercher », précisent-ils. Le syndrome de Guillain-Barré serait d’ailleurs une conséquence de l’infection sur les cellules progénitrices neurales. « Compte tenu de cette étude, les autorités sanitaires devraient envisager une surveillance du virus Zika sur l’ensemble de la population et pas seulement sur les femmes enceintes », concluent les auteurs de ces travaux.