Un rapport qui vise à faciliter le processus d’obtention d’un visa pour les Africains souhaitant se rendre en France a été présenté la semaine dernière par deux députés Français. Ce rapport déplore une baisse considérable dans le nombre des visas octroyés aux Algériens.
C’est pour lutter contre les lenteurs administratives, la cherté des démarches, et les restrictions imposées par la politique Française des visas, que les députés M’jid El Guerrab et Sira Sylla ont mis au point un rapport qui a été adopté par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française.
Un taux de refus de 45 % pour les Algériens
La première députée est l’élue de Seine-Maritime, elle est spécialiste des sujets qui touchent aux diasporas africaines, et le deuxième, c’est député des Français de l’étranger, sa circonscription couvre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Ces deux là ont commencé leur rapport en déclarant que « Cette mission est née d’un sentiment de décalage entre l’ambition affichée par l’exécutif et la réalité sur le terrain ».
En effet, sur le terrain, et en ce qui concerne l’Algérie, les chiffres de ce rapport démontrent que les visas court séjours octroyés aux algériens sont passés de 412 000 en 2017 à 274 000 en 2019, soit un taux de refus qui avoisine les 45% en 2019, tandis que le taux de refus mondial pour la même année est de 16%.
Les deux députés rapportent que « L’Afrique subsaharienne représente 15 % de la population mondiale mais seulement 10 % des visas délivrés par la France » avant de souligner que certains pays africains sont spécialement mal traités, en avançant le cas Algérien comme exemple.
Vers la facilitation des procédures ?
Le rapport évoque aussi la question sécuritaire actuelle et sa relation avec le phénomène migratoire, il démontre que la politique française actuelle avait mené à la diminution du nombre des visas délivrés aux Africains, et plus spécialement aux algériens.
Les auteurs du rapport soulignent en outre que “Le durcissement des contrôles a même eu un effet ‘désincitatif’ sur la demande des visas” et qu’il y a « une volonté clairement chiffrée et objective de fermer la porte aux Algériennes et aux Algériens”.
Suite à cela, les deux députés ont également évoqué le cas de certains demandeurs qui vivent le refus « comme une forme d’humiliation, lorsque ces derniers ont des liens forts et réguliers avec notre pays, et ont l’impression par leurs activités de contribuer au rayonnement de la France ».
Les députés déplorent également le fait que « le visa est devenu un enjeu diplomatique », comme le démontre la récente déclaration du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui a reconnu que cette solution a été adoptée afin de faciliter les expulsions, notamment celle des radicalisés.
Les deux députés appellent à la simplification des démarches qui visent à obtenir un visa, ils proposent d’ailleurs de généraliser le dispositif de délivrance des visas en quarante-huit heures, « Cela fonctionne en Asie, Pourquoi pas en Afrique ? » S’intérroge le député M’jid El Guerrab.