Visas : les « privilèges » des Algériens en France, quel lendemain ?

Visas : les « privilèges » des Algériens en France, quel lendemain ?

Alors qu’Alger et Paris se font la guerre diplomatique, les ressortissants et immigrés Algériens en France sont confrontés à des tirs croisés. La France a déjà décidé de réduire les visas accordés aux maghrébins de 50 %. Ceci dit, les accords de 1968 conférent toujours aux Algériens, ou du moins sur le papier, plusieurs privilèges. Mais jusqu’à quand ?

Le 27 décembre 1968, l’Algérie et la France ont signé une convention octroyant aux ressortissants algériens en France plusieurs facilitées concernant l’entrée, la libre circulation et l’établissement. Après la derniére escalade diplomatique entre les deux pays, le président Macron fait apparemment face à une véritable pression pour continuer sur son offensive. Cette pression est exercée de la part de certains cercles de la droite française.

Ce lobbying, commis par ce qu’un article paru aujourd’hui dans le journal Le Monde qualifie de « marcheurs dans l’entourage du président Macron », risque de mettre fin aux privilèges des Algériens en France. Ces accords de 1968 ont été, rappelons le, défendus par les autorités Algériennes plusieurs fois au cours de ces dernières années.

En 2011 par exemple, l’ancien Secrétaire d’État chargé de la Communauté algérienne établie à l’étranger, Halim Benatallah a déclaré que les « accords de 1968 confèrent une préférence aux Algériens du point de vue de la circulation, de l’emploi… Notre souhait est de pouvoir conserver cette préférence« .

Flou Algéro-français : qu’en est-il de la convention de 1968 ?

Citant des sources au sein de l’exécutif, le journal Le Monde indique que le gouvernement Français est divisé au sujet des accords de 1968. Alors que certains responsables félicitent Macron pour sa désescalade avec l’Algérie, d’autres auraient voulus qu’il poursuit sur la même lancée offensive qui avait mené à la réduction des visas de 50 %.

Ceux qui ont été ravis par les tensions entre Paris et Alger, exercent, toujours selon la même source, une pression pour annuler la convention Algéro-française signée le 27 décembre 1968. Cette convention confère notamment aux Algériens plus de facilités (que les Marocains et Tunisiens) pour obtenir un titre de séjour en France.

Les partisans de l’extrême droite française ne semblent toutefois pas prêts à accepter ces accords dont une grande partie a été remise en cause au fil des années. On rappelle que même le président Nicolas Sarkozy avait appelé à la révision de ces accords. Un appel qui n’a pas eu de résultats.

Toujours selon la même source, les dernières tensions entre l’Élysée et El Mouradia peuvent jouer en la faveur d’une annulation de cette convention désormais fragilisée. La raison mise en avant par les lobbys de l’annulation ? Un prétendu souci d’égalité avec les deux autres pays du Maghreb.