Le report de la visite du Premier ministre français Jean Castex, à la tête d’une délégation ministérielle, prévue initialement pour ce dimanche, continue de susciter les interrogations, et par conséquent, des interprétations.
Si la raison de ce report sine die, évoquées par la France semblent ne pas tenir la route, d’au moins de l’avis de plusieurs observateurs, le silence des autorités algériennes intrigue également. En effet, le premier ministère français avait avancé jeudi dernier le « contexte sanitaire » qui « ne permet pas à ces délégations de se retrouver dans des conditions pleinement satisfaisantes ».
Du côté algérien, aucune réaction officielle n’a été faite. Or, des relais médiatiques citant des sources diplomatiques algériennes, évoquent la taille de la délégation réduite à seulement quatre membres, alors qu’initialement prévue avec 8 ministres.
Rapporté ce dimanche par le quotidien Liberté, le directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), Hasni Abidi, estime que les deux versions des deux parties ne sont pas crédibles.
L’ouverture d’une représentation du parti de Macron à Dakhla ?
« Ni la version française ni la version algérienne ne sont crédibles » notamment si l’on prend en considération le fait que « la crise sanitaire est connue et la délégation comprend le ministre des Affaires étrangères et celui de l’Économie et des Finances, soit deux poids lourds du gouvernement français », a-t-il déclaré.
Par conséquent, il avance que la véritable raison de ce report est en lien avec « la décision du parti d’Emmanuel Macron, LREM, d’ouvrir une représentation à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés ».
Une décision perçue, note encore Hasni Abidi, « comme une provocation par Alger », notamment le timing de son annonce à la veille de la visite prévue pour ce dimanche. Plus loin encore, il ajoute qu’il y a « un courant anti-algérien, au sein même de ce parti, qui veut maintenir la tension entre les deux pays ».