Visite de Kerry à Alger : « Pour les Etats-Unis, l’Algérie est un partenaire incontournable en Afrique du Nord »

Visite de Kerry à Alger : « Pour les Etats-Unis, l’Algérie est un partenaire incontournable en Afrique du Nord »

Dans le but d’avoir quelques éclairages sur la visite du secrétaire d’État américain John Kerry en Algérie, des journalistes d’El Watan sont allés à la rencontre de Geoff D. Porter, le fondateur de North Africa Risk Consulting, un cabinet de consulting sur les risques en Afrique du Nord. M. Porter travaille pour des firmes multinationales mais surtout, son cabinet conseille les différentes agences gouvernementales américaines sur les questions politiques et sécuritaires dans les pays d’Afrique du nord.

L’interview commence par une question du journaliste qui se demande si la visite de Kerry en Algérie en cette période de campagne électorale est un «cadeau» US pour le 4e mandat de Bouteflika. Une interrogation à laquelle Geoff D. Porter répond en expliquant que cette réunion arrive à ce moment précis, seulement parce qu’elle a été reportée. Selon lui, cette deuxième session du dialogue stratégique entre les États-Unis et l’Algérie devait avoir lieu en novembre dernier. Cependant, M. Porter, reconnaît comprendre les commentaires de ces derniers jours par rapport au timing de cette visite qui arrive à deux semaines de l’élection présidentielle.

Deuxième question du journaliste d’El Watan : « Les Etats-Unis ont-ils intérêt à ce que Bouteflika reste au pouvoir en Algérie malgré son état de santé, au nom de la «stabilité» ? ». Réponse du manager de North Africa Risk Consulting : « Pour les Etats-Unis, l’Algérie est un partenaire incontournable en Afrique du Nord. Mais ils n’ont pas spécialement de préférence quant aux résultats de l’élection présidentielle ». Selon, M. Porter, les USA ne veulent qu’une seule chose, que les algériens choisissent leur avenir en liberté.

Pour finir, sur cette question de soutien ou pas des États-Unies à Bouteflika au nom de la stabilité, Geoff D. Porter affirme que selon lui,  » Il est un peu difficile d’imbriquer la réélection de M. Bouteflika et la stabilité de l’Algérie. » avant d’ajouter :  » D’un côté, s’il est réélu, cela voudrait dire qu’il y aura une continuité de sa politique. De l’autre, son état de santé, encore sujet à polémique, va sûrement continuer à être source d’incertitudes. »

Enfin Geoff D. Porter a donné son point de vue sur l’idée que ce font les USA du rôle de l’Algérie dans la géopolitique du Maghreb et du Sahel. Selon lui, les États-Unies savent que  » l’Algérie dispose d’un potentiel lui permettant d’être extrêmement influente » dans la région, et par conséquences ils comptent sur elle  » pour servir de rocher face à une mer agitée ».  En d’autres termes, les USA qui veulent aider entre autres, la Tunisie, la Libye et le Mali à  » s’en sortir et réussir leurs transitions démocratiques », espèrent avoir l’Algérie comme partenaire.