On ne peut pas vivre ou bien visiter l’Algérie sans avoir fait le tour au moins une fois vers la ville des ponts suspendus. Accrochée à un piton rocheux que contourne l’oued Rhumel, Constantine est une ville magnifique perchée à 630 m d’altitude, juste en dessous des cieux.
Avec son patrimoine culturel, historique et artistique riche, Constantine possède des monuments remarquables. La liste qui suit fait l’éloge de certains d’entre eux.
La mosquée Émir Abdelkader
La mosquée de l’Émir Abdelkader de Constantine est l’une des mosquées les plus spectaculaires du patrimoine national algérien.
Inaugurée par le chef du gouvernement, Mokdad Sifi le 31 octobre 1994, cet édifice religieux s’étend sur une superficie totale de 13 hectares, englobant les bâtiments de l’université islamique et une mosquée pouvant accueillir près de 20 000 fidèles.
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En plus de son caractère spirituel, la mosquée est considérée comme l’une des plus importantes universités islamiques du continent africain. L’édifice a été construit dans un style architectural purement maghrébin. En effet, le bâtiment est impressionnant, tant par ses dimensions que par la beauté et la richesse de sa décoration. Les visiteurs affluent de toutes parts pour y faire la prière ou simplement le visiter.
Pont Sidi M’Cid
Le pont suspendu de Sidi M’Cid est un pont routier construit en acier. Conçu par l’ingénieur français Ferdinand Arnodin, sa construction s’est achevée en 1912 et il fut inauguré en même temps que le pont de Sidi Rached.
Faisant presque 6 m de largeur sur une longueur de 164 m pour un poids de 17,5 tonnes, il enjambe l’Oued Rhumel à 175 m au-dessus des flots. Suspendu dans les airs, il traverse les gorges du Rhummel et relie la médina de Constantine au centre hospitalo-universitaire. Sa construction, décidée après l’ouverture de l’hôpital de la ville, évite aux Constantinois de faire un long détour par le Pont d’El-Kantara pour se rendre au CHU.
Monument aux Morts
Réalisé en hommage aux petits enfants de la ville ayant perdu la vie durant la Première Guerre mondiale, le Monument aux morts, inauguré en 1930, est construit à 635 m d’altitude sur une falaise bordant la rive droite de l’oued Rhumel et surplombant le pont de Sidi M’Cid. Et devant le monument, au bord de la falaise, une terrasse semi-circulaire offre une vue panoramique sur la vallée du Rhumel légendée grâce à une table d’orientation.
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Abandonné pendant près de deux décennies aux délinquants de tous genres, le site, témoin de l’histoire de la ville de Constantine, a fait l’objet d’une grande opération de réhabilitation et de requalification, notamment par la mobilisation de brigades pour assurer la sécurité des lieux ainsi que l’aménagement d’un parking. Le monument est ainsi devenu un lieu familial par excellence, invitant par sa quiétude les groupes d’amis et les familles à la relaxation et à passer des moments récréatifs calmes en se réfugiant de la ville et son stress.
Les ruines romaines de Tiddis
Les ruines de la ville de Tiddis se trouvent non loin du chef-lieu de Constantine. Cette dernière était chargée d’assurer la protection de Tiddis durant les temps où l’empire romain dominait la région.
Ancien village berbère nommé Taddart, la petite ville nommée également »Castellum Tidditanorum » déroule près de 3 000 ans d’histoire allant de l’ère libyque jusqu’à l’époque byzantine. Mise au jour par l’archéologue français André Berthier dès les années 40, cette ville romaine millénaire, bâtie pour protéger l’antique et légendaire Cirta, a acquis le statut de site exceptionnel.
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L’occupation humaine à Tiddis remonte à la préhistoire comme l’attestent des dolmens, des tumulus, des céramiques modelées et les bazina. En effet, l’un des vases retrouvés sous les décombres de la ville porte la plus ancienne inscription libyque (berbère) connue à ce jour.
On a par ailleurs attesté les restes d’une chapelle chrétienne et de bons nombres d’inscriptions romaines pareillement. Aussi, des châteaux d’eau et des citernes rappellent que la ville manquait terriblement de sources d’eau. Dans la ville, il y a aussi le Mausolée de « Quintus Lollius Urbicus », édifié par Quintus lui-même, natif de Tiddis et fils d’un riche propriétaire terrien berbère, il deviendra plus tard préfet de Rome.
Théâtre Régional de Constantine
Inauguré le 6 octobre 1883, le théâtre régional de Constantine est l’œuvre commune des architectes Jean Monnier et Jean Gion. Et presque la totalité de ses sculptures ornementales sont de Gustave Germain.
Le bâtiment fut réalisé en pierre appareillée, les façades étant des chefs-d’œuvre de l’architecture classique du 19ᵉ siècle et les soubassements de la façade principale en pierres brutes bouchardées. Dans la hauteur du hall, la façade est recouverte d’un placage de belles pierres claires, et au niveau de l’étage, la façade est composée de fenêtres avec frontons, piliers en saillie, sculptures allégoriques en fond de niche encadrant les balcons et balustres en balcons.
La salle de spectacles du théâtre de Constantine, par ses sculptures, ses peintures, ses décors, ses motifs, est le reflet d’un style italien qui s’associe à la conception historique du théâtre, en plus de l’escalier monumental en marbre, ainsi que toute sa décoration intérieur remarquable.
Passerelle Mellah Slimane
Construite sur une période de 8 ans, de 1917 à 1925, elle fut ouverte à la circulation le 12 avril 1925. Réservée aux piétons seulement, elle mesure 125 m de long, pour une largeur de 2,5 m.
La passerelle Mellah Slimane, anciennement appelée Perrégaux ou pont de l’ascenseur, relie le centre-ville au quartier de la gare via un escalier et se situe à mi-chemin entre le pont d’El Kantara et celui de Sidi Rached.
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Cette passerelle, a l’architecture somptueuse, illustre la technique des ponts suspendus et peut même être considérée comme un modèle réduit du pont de Sidi M’Cid. En 2002, le pont a été soumis à une grande opération de restauration qui l’a remis sur pied. Aujourd’hui, ce dernier fait partie de la très belle collection de la ville des ponts suspendus.
Pont d’El-Kantara
Ce pont fut la principale voie d’accès de Constantine et le lieu principal des assauts de la ville aussi. En 1185, tous les ponts romains ont été détruits, mais le pont d’El Kantara lui est restauré et redevient fonctionnel, il sera à nouveau détruit en 1304.
Les dimensions d’El Kantara sont impressionnantes. Mesurant 128 m de long et dominant le Rhumel d’une hauteur de 125 m, il se compose de deux grandes piles de maçonnerie édifiées sur chacune des rives du ravin, distantes d’à peu près 100 m du sol et reliées par une arche d’une portée de 56 m.