L’importation des véhicules touristiques de moins de trois ans d’âge est à nouveau autorisée par les dispositions la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2021, publiée au Journal officiel (N44).
Les Algériens ouvrent donc droit à l’importation de voitures d’occasion « avec paiement des droits et taxes relevant du régime de droit commun », stipule la LCF 2021. Ces voitures seront donc « importées par les particuliers résidents, une (1) fois tous les trois (3) ans, sur leurs devises propres, par débit d’un compte devises, ouvert en Algérie ».
L’importation des véhicules de moins de trois ans, gelée à l’époque de Ferhat Ait Ali, est impatiemment attendue par les citoyens dans l’espoir d’un impact positif sur le marché national de l’automobile, qui il faut le dire, connait des hausses exagérées des voitures d’occasion. Cette décision aura-t-elle l’impact attendu ?
Dans l’attente des modalités d’application
Si certains estiment que cela aura effectivement un impact considérable sur le marché, d’autres se montrent plutôt pessimistes, notamment face à une monnaie nationale en constante dégringolade face aux monnaies étrangères, surtout avec la reprise partielle des vols.
Si la reprise de l’importation des voitures de moins de trois ans est à nouveau autorisée, les modalités de son application ne sont toujours pas fixées. Selon la LFC 2021, « les modalités d’application de cette disposition ainsi que le contrôle de conformité des véhicules de tourisme usagés seront fixés par voie réglementaire ».
Une chose qui devra maintenir le suspens encore plus longtemps, d’autant que les modalités d’applications de la disposition, les montants des droits de taxes douanières et autres conditions ne sont pas encore fixées, ou du moins, dévoilées.
Des véhicules à la portée des citoyens ?
Selon l’expert économique Slimane Nacer, l’importation des voitures d’occasion de moins de trois ans ne permettra pas d’obtenir des véhicules à la portée des citoyens, écartant ainsi tout impact positif sur le marché national. Pire encore, cela ne devra, selon lui, qu’encourager davantage le marché parallèle des devises.
Dans une analyse publiée sur sa page Facebook, l’expert estime donc que « l’importation des voitures de moins de trois ans constitue un encouragement flagrant au marché noir des devises. Au même temps, cela ne permettra pas l’importation de voitures à la portée des citoyens vu la flambée des devises, des frais de transport et des taxes douanières ».
Pour lui, « la solution réside dans l’autorisation de l’importation des véhicules neufs parallèlement avec l’instauration d’une véritable industrie automobile en Algérie ». Suite de quoi, il préconise de « baisser progressivement les importations avec l’abondance de la production nationale ».