Vol AH5017 : Un premier scénario du crash

Vol AH5017 : Un premier scénario du crash

Les premiers éléments de l’enquête fournis par le Bureau français d’enquêtes et analyses (BEA) révèlent que l’avion de Swiftair affrété par Air Algérie, qui s’est écrasé au Mali le 24 juillet dernier, a été pulvérisé à son impact au sol après avoir perdu de la vitesse et viré à gauche pour une raison encore indéterminée alors qu’il traversait une zone orageuse.

Ces révélations ont été faites, jeudi, par le BEA lors d’une conférence de presse portant sur les premiers résultats de l’enquête sur les circonstances du crash.

Alors que « les enregistrements se révèlent à ce jour inexploitables en raison vraisemblablement d’un défaut de fonctionnement sans lien avec les dommages résultant de l’accident », selon le directeur du BEA Rémi Jouty.

Immatriculé EC-LTV, le McDonnell Douglas MD83, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s’est écrasé le dans le nord du Mali, faisant 116 morts dont 54 Français (pour certains binationaux), 23 Burkinabés, 19 Libanais et six Algériens. Les six membres de l’équipage, tous Espagnols, ont été tués.

Le BEA a réceptionné le 28 juillet dernier les deux enregistreurs de vol du MD-83 accidenté, les deux boîtes noires. La première, qui a enregistré les paramètres du vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc.) de l’avion, a pu être lue le jour même.

En revanche, pour la seconde, « la bande magnétique a été un peu endommagée », a révélé M. Jouty. « Il y a du signal sonore enregistré sur la bande mais ce signal est inintelligible à ce stade », a-t-il expliqué.

Le BEA a souligné s’être tourné « vers les meilleurs experts » pour tenter de lire le signal. Selon les éléments d’ores et déjà établis par les enquêteurs, l’appareil, loué par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir, a traversé une zone orageuse et s’est écrasé environ 32 minutes après son décollage.

« Quand on voit la trajectoire, cela conduit à penser que l’avion ne s’est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol », a précisé M. Jouty.

« Je ne pense pas que l’on puisse à ce stade exclure la thèse d’une action délibérée, mais on ne peut pas en dire plus pour l’instant », a-t-il toutefois ajouté.

« Le choc a été quasi instantané » « La trajectoire de l’avion fait apparaître une montée et un début de croisière normal, avec des changements de route modérés, typiques d’une stratégie d’évitement des développements orageux », a expliqué Rémi Jouty.

L’avion avait décollé de Ouagadougou à 1h15, heure locale. « Environ deux minutes après le début de la croisière la vitesse a diminué progressivement », a détaillé le BEA.

Puis, l’avion est parti en virage à gauche avant de perdre rapidement de l’altitude, « avec des changements d’inclinaison et d’assiette très importants ».

« La rotation vers la gauche continue jusqu’à la fin de l’enregistrement. Et le dernier point enregistré, à 1h47mn15s, correspond à une altitude de 1.600 pieds (490 mètres), une vitesse de 380 nœuds environ (740 km/h) et une vitesse de descente extrêmement importante », a ajouté le BEA.

Le BEA mène une enquête purement technique qui n’a pas pour but de rechercher et de déterminer les responsabilités pénales, du ressort de la justice.