Une grande étude à l’échelle européenne vient de démontrer que le fait d’avoir eu au moins un enfant réduirait le risque de mortalité précoce chez les femmes de 20%… L’étude Epic a travaillé sur une cohorte réunissant quelque 366 000 femmes âgée de de 27 à 70 ans, à travers une dizaine de pays européens (dont 100 000 Françaises de la cohorte Inserm E3N) qui ont été suivies pendant plus de 25 ans.
Les chercheurs ont compilé les données des femmes décédées depuis le lancement de l’enquête (près de 15 000 d’entre elles) et les ont comparées à celles des femmes toujours en vie. C’est là qu’ils se sont aperçu que le risque de décès des femmes ayant eu au moins un enfant était de 20 % inférieur à celui des femmes qui n’en avaient pas eu. L’allaitementsemble jouer également un rôle protecteur : le risque de mortalité des femmes ayant allaité était d’environ 10% inférieur celles qui ne l’avaient pas fait. Le fait de prendre la pilule ou d’avoir eu ses règles après quinze ans est également un facteur de longévité.
Pour Françoise Clavel-Chapelon, qui dirige l’étude E3N, si l’objectif initial de l’étude EPIC était l’impact de l’alimentation sur le cancer et celui de E3N le cancer du sein « ces cohortes permettent le recueil d’un nombre de paramètres si élevé qu’elles sont exploitées de façon plus large dans un second temps. » Avec leur puissance statistique très importante, du fait du nombre de participantes, on peut en tirer « de véritables enseignements sur le risque à long terme de différentes pathologies, en lien avec des paramètres de vie ou de santé ».
Reste à comprendre et analyser ces résultats, et se pencher sur les hormones sexuelles, dont une étude japonaise en 2013 avait déjà mis en lumière le rôle protecteur sur le système immunitaire de la femme.